MDCLX
Année 1660



Chronique du Saint Empire

Abrégé de l'Histoire d'Allemagne 

La mort de Charles Gustave Roi de Suède accélère la paix du Nord. Traité d'Oliva conclu le 7 mai entre la Pologne, ses Alliés et la Suède. M. de Lumbres ambassadeur de France en fut le médiateur. Les articles principaux se réduisent à ceci:

La Livonie septentrionale et l'Estonie furent cédées à perpétuité à la couronne de Suède, qui de son côté rendit à la République de Pologne toute la Prusse Polonaise.

On stipula le libre exercice de la religion catholique dans la Livonie, et celui de la protestante dans la Prusse. La France se chargea de la garantie de cette paix.

Traité de Copenhague entre la Suède et le Danemark, conclu le 28 mai sous la médiation du chevalier de Terlon, ambassadeur de France. Il confirme le traité de Rothschild; néanmoins le Drontheim-Lehn et l'île de Bornholm furent rendues aux Suédois. Ceux ci cédèrent en échange quantité de terre que la noblesse danoise possédait dans la province de Scanie: on stipula aussi l'observation inviolable du traité de Copenhague du 22 mai 1658.

Le Roi du Danemark avait cède aux ducs de Holstein le domaine suprême et utile du duché de Sleswick. Cet article fut la source de différents qui se sont élevés depuis entre la maison royale de Danemark et les duc de Holstein-Gottorp;ceux-ci prétendants posséder le Sleswick en pleine souveraineté, et les Rois de Danemark ne voulant pas leur accorder le droit de lever des troupes et d'y fortifier des places.

Si la guerre qui précéda cette paix fut très malheureuse en général pour le Danemark, la Maison Royale en retira les plus grands avantages. L'intrépidité avec laquelle Frédéric III avait défendu Copenhague, et quelques autres circonstances détaillées par Moselwroth, engagèrent les états de Danemark à lui déférer à lui et ses descendants, la souveraineté absolue, qui jusqu'alors avait résidé dans le corps des états, et à rendre la couronne pleinement héréditaire dans la maison de Frédéric III renonçant au droit d'élection qui leur avait appartenu. L'ordre de succession fut réglé par un édit du 24 novembre 1665 selon toute l'étendue du droit de primogéniture: au défaut des mâles, les filles du dernier Roi sont appelées à la couronne, et à leur défaut, celles de son prédécesseur, en remontant jusqu'aux filles de Frédéric II et nommément à la princesse Anne-Sophie, femme de Jean-Georges III, électeur d saxe. La succession fut réservée expressément à cette princesse par lettres patentes de 1668 et on permit même à son époux de se servir du titre de prince héréditaire de Danemark et de Norvège.

Commencement de la guerre de Hongrie. Les Turcs envahissent la Transylvanie, et tuent le prince Ragotzy. Le prince Kemini, successeur de ce dernier, se met sous la protection de l'Empereur: les secours que Léopold lui envoya ne purent le sauver; il fut tué dans un combat. Michel Abassi lui succède, et renouvelle le traité avec l'Empereur.

 

La Reine Christine abdique, Charles Gustave, comte Palatin de Deux-Ponts, et neveu du grand Gustave, lui succède.

Jean-Louis Vial