MDCCII
Année 1702


Chronique du Saint Empire
Abrégé de l'histoire de l'Empire

Le différend pour la succession palatine s'est terminé par la sentence de la Rote de Rome. Toutes les terres, meubles, etc. restèrent à l'Électeur Palatin qui en paya en compensation à la duchesse d'Orléans la somme de 1100000 livres.

L'Empereur presse inutilement la Diète de se déclarer contre la France. Il fut plus heureux dans ses négociations particulières auprès des Cercles: ceux de Franconie, de Souabe, à Nordlingen le 20 mars, et accédèrent peu après à la grande alliance. L'Électeur de Bavière était trop faible alors pour s'opposer seul au torrent; il entra avec l'Empereur dans une négociation, il promit de se joindre au reste de l'Empire, si on voulait lui rembourser les frais énormes que la guerre de Hongrie et le gouvernement héréditaire des Pays-Bas lui avait causés. Le refus que Léopold lui fit d'une demande si légitime, joint aux entreprises des alliés contre l'Électeur de Cologne son frère, l'affermirent dans le parti de la France: il s'empara d'Ulm et de Memmingen, pour faciliter la jonction des secours que la France devait lui envoyer. Le duc de Brunswick Wolfenbuttel, qui levait des troupes pour la France, est forcé de les donner à l'Empereur.

Les troupes Hollandaises et Brandebourgeoises prennent Kayserwerth dans l'Électorat de Cologne le 15 juin, après deux mois de siège.

L'armée impériale, renforcée par les troupes des Cercles associés et commandée par le Roi des Romains, entre dans la basse Alsace: elle assiège Landau, qui se rend le 11 septembre, après quatre vingt neuf jours de tranchée ouverte. Le margrave de Bade cherche à pénétrer dans la haute Alsace par le territoire de Bâle. Bataille de Fridlingen le 14 octobre, l'armée impériale est battue par M. Villars, est obligée d'abandonner son projet. L'Empire déclare la guerre à la France le 6 octobre. Les Anglais, les Hollandais et l'Empereur avaient fait la même chose dès le 15 mai.

Les français prennent Trèves le 25 octobre et Trarbach le 6 novembre.

En Italie surprise de Crémone, et enlèvement du maréchal de Villeroy le 1er février. Défaite d'un corps d'impériaux près de Santa Vittoria le 26 juillet. Levée du siège de Mantoue par le prince Eugène le 1er août.

Bataille de Luzara le 15 août, cette bataille douteuse dans les premiers instants se déclara pour la France par la prise de Guastalle le 2 septembre.

Au Pays-Bas les Alliés prennent Venlo et Ruremonde, et lèvent le siège de Rheinbergen.

 

Mort de Guillaume III, Roi d'Angleterre, Stathouder des Provinces Unies et Prince d'Orange.

La couronne d'Angleterre passe à la Reine Anne, seconde fille du feu Roi.

La succession d'Orange fut le sujet d'un différent entre le Roi de Prusse cousin germain de Guillaume III, par sa mère Louis d'Orange et le prince de Nassau-Dietz, neveu à la mode de Bretagne de Guillaume III et du Roi de Prusse.



Chronologie pour servir à l'Histoire de Savoye
Atlas historique Gueudeville

Le Duc de Savoye envoie complimenter le Roi d'Espagne, qui passe en Italie, et va même à sa rencontre. Il passe à Alexandrie ou Madame Royale était à l'attendre, à son passage. Le désir que le Roi catholique a de se mettre à la tête de son armée, lui fait remettre les parties de plaisir qu'on lui avait préparé pour son retour.



Abrégé Chronologique de l'Histoire d'Angleterre
Atlas historique Gueudeville

Le 4 de mars le Roi étant à la chasse du côté de Hamptoncourt, son cheval ayant mis le pied dans un trou s'abattit assez rudement, de sorte que Sa Majesté étant tombé de chevale se cassa la clavicule, que son premier chirurgien lui remit aussitôt. Cet accident n'eut aucune mauvaise suite, et le Roi continua comme à son ordinaire son application aux affaires, mais sans sortir de sa chambre.

Le 1, il se sentit incommodé d'une enflure au genou, de sorte qu'il ne pouvait marcher sans être soutenu. Le jour suivant Sa Majesté avait résolu d'aller au Parlement, pour passer divers actes qui étaient prêts, mais le grand froid l'empêcha de sortir, et il nomma des commissaires pour donner son consentement royal à ces actes. Le lendemain le Roi fut attaqué d'une fièvre intermittente, qui se tourna en fièvre continue, qui mit Sa Majesté dans un état très faible e très languissant, qui fit appréhender pour sa vie. Il fit ensuite appelé quelques seigneurs, avec lesquels il s'entretint quelques temps, et se sentant affaiblit il fit venir vers les cinq heures du matin l'archevêque de Canterbury, qui lui administra la communion. Ce prélat ne quitta point Sa Majesté, qui donna toujours des marques sensibles de sa piété et d'une entière résignation à la volonté de Dieu, ayant conservé une entière liberté d'esprit jusqu'au dernier moment de sa vie, qui arriva vers huit heures du matin le dimanche 19 mars 1702. On assura avant sa Mort, par acte de Parlement, la succession de la couronne dans la Ligne Protestante.

C'est ainsi que mourut Guillaume III, de glorieuse et d'immortelle mémoire. Ce prince avait un jugement solide et pénètrent, un génie supérieur, et un courage intrépide dans les plus grands dangers, une égalité d'âme qui ne se démentait jamais, une patience et une fermeté à toute épreuve; il était sobre et vigilant, sage dans les conseils et infatigable dans les travaux, malgré sa faible constitution, et sans cesse appliqué au soins des affaires. Il s'est toujours montré ennemi des divisions, procurant la paix, oubliant les injures, méprisant les louanges, et autant éloigné de la vaine gloire qu'il suivait la véritable: jamais séduit par les plaisirs, ni par les illusions de sa grandeur; mais aimant son devoir, sa Patrie et ses peuples.

Après la mort du Roi, les principaux seigneurs du Conseil qui étaient à Kensington, se rendirent au palais de Saint James, où était la princesse Anne, qui leur dit que la perte inexprimable que l'on venait de faire du Roi son beau-frère lui imposait un pesant fardeau; mais que le grand intérêt qu'elle prenait à la conservation de la religion et des lois de sa patrie lui étant plus cher que sa personne, elle n'épargnerait ni ses peines ni ses soins pour les conserver et les soutenir et pour maintenir la succession dans la ligne protestante, ainsi qu'elle était établie par les lois; que pour soutenir la gloire de l'Angleterre elle était du sentiment de continuer les préparatifs nécessaires pour s'opposer au pouvoir de la France, et d'informer sans perdre de temps les Alliés de sa résolution, afin de concourir au bien commun de l'Europe; et qu'elle serait toujours disposée à profiter des avis des seigneurs de son Conseil et des Chambres de son Parlement. Le même jour cette princesse fut proclamée Reine, et couronnée le mois suivant. Sa Majesté ayant nommé Mylord Marlborough pour son ambassadeur extraordinaire auprès des États Généraux, ce seigneur y passa revêtu de la charge de général de ses armées. La première expédition de ce général, dès qu'il fut à la tête des troupes, fut d'obligé le duc de Bourgogne à faire une prompte retraite et à repasser la Meuse, après quoi il forma le siège de Venlo. Cette ville, celle de Ruremonde, et quelques autres places furent réduites sans beaucoup de résistance quelques jours après que l'on eut ouvert la tranchée. L'armée s'empara ensuite de la ville et citadelle de Liège.

Si les armes d'Angleterre acquirent de la gloire dans les Pays-Bas cette campagne, elles n'eurent pas le moindre succès en Espagne. On s'était flatté de trouver assez de disposition dans les esprits des Espagnols pour embrasser le parti des Alliés: cette prévention les porta à ne pas pousser d'abord l'expédition de Cadix avec toute la vigueur nécessaire pour réduire cette place; et pour ne pas la détruire, les généraux firent l'attaque de quelque fort, dont le succès ne répondit pas à leur attente. Cet intervalle ayant donné le temps à ceux qui étaient dans les intérêts du nouveau Roi de se précautionner, on trouva ensuite des difficultés à réduire cette place. Le dépit de ce mauvais succès, ou la difficulté de retenir les soldats dans une exacte discipline, les porta à piller le Porte de Sainte Marie, dont on s'était d'abord emparé; ce qui ne fit qu'irriter la nation, et fournit des prétextes au parti de Philippe à se récrier contre cette conduite. L'expédition de Cadix ayant eu un si mauvais succès, et la flotte des Alliés retournant avec si peu de bonheur, la fortune qui leur avait paru contraire se déclara pour l'action de Vigo, ou les Anglais et les Hollandais prirent ou brûlèrent les galions d'Espagne, malgré l'escadre Française et les forts qui les défendaient.


Vigo-1702



Histoire du Danemark

Journal Historique du Dannemarc

Janvier
Le Roi remporte un carrousel fait à Copenhague

Le 5 janvier, .mort du prince Frédéric-Charles, âgé de deux mois et demi: son corps est transporté au tombeau des Roi à Roschild.

L'Empereur fait demander au Roi la permission d'acheter 4000 chevaux dans ses états, ce que Sa Majesté lui accorde.

Juin
Le 9 juin, le Roi part de Copenhague pour aller dans le Holstein faire la revue de ses troupes.

Septembre
Départ du comte Chamilli ambassadeur de France.

Le sieur Plessen, envoyé extraordinaire du Roi en Hollande et en Angleterre.

Décembre
Le 10 décembre renouvellement du traité d'alliance entre le Roi et l'Électeur de Brandebourg.

 

 

Jean-Louis Vial