MDCCVI
Année 1706


Chronique du Saint Empire

Abrégé de l'histoire de l'Empire

Les Électeurs avaient consenti dès le 27 novembre de l'année précédente à la proscription des Électeurs de Bavière et de Cologne: la sentence en fut portée le 29 avril à la Diète de Ratisbonne, et publiée avec beaucoup de solennité. Les Princes de l'Empire sans la désapprouver quand au fond, protestèrent contre la forme qu'on y avait observée en la prononçant sans le consentement préalable de leur Collège. L'Empereur Ferdinand II s'était attiré la haine de toute l'Allemagne pour avoir mis au ban de l'Empire l'Électeur Palatin, qui avait entrepris de lui enlever le Royaume de Bohême; et Joseph proscrivit deux Électeurs très puissants parce qu'ils n'étaient pas dans l'intérêt de sa maison, sans que toute l'Allemagne y trouva à redire. L'Empereur sut calmer les Princes par la promesse qu'il remettrait en mouvement l'affaire de la capitulation perpétuelle. La sentence contre l'Électeur de Bavière le mettait au ban de l'Empire. Cette peine parut trop infamante pour un Archevêque: on se contenta de dépouiller l'Électeur de Cologne de ses revenus de son Archevêché et des Évêchés de Ratisbone, de Liège et de Hidelsheim.

Les Alliés eurent partout les succès les plus brillants, excepté sur les frontières d'Allemagne, où le Maréchal de Villars fit lever le blocus du Fort Louis, et pris Haguenau le 11 mai.

Aux Pays Bas: bataille de Ramillie le 23 mai. L'Armée Française commandée par le Maréchal de Villeroy est battue par le Duc de Malborough. Cette défaite entraîne la perte de tout le Brabant, d'Ostende, de Determonde, de Gand, de Menin, d'Ath, &c.

En Italie après la bataille de Calcinato gagnée par M. de Vendôme le 19 avril, il ne restait plus qu'à prendre Turin pour écraser le Duc de Savoye; M. de la Feuillade en forma le siège le 3 juin, et le Prince Eugène le fit lever le 5 septembre après avoir forcé les lignes des Français.

Deux jours après, le Comte de Médavi battit le Prince de Hesse Cassel à Castiglione; mais cette victoire devint inutile par la retraite de l'armée Française à Pignerol qui rendit les Impériaux maîtres de toute l'Italie.

En Espagne: le Roi Philippe V lève le siège de Barcelone le 12 mai. Les Anglais prennent Carthagène le 13 juin, Et les Portugais sous Milord Galloway, Salamanque et Madrid où l'Archiduc est proclamé Roi.

Les Alliés ne purent se soutenir longtemps dans la Castille, faute de subsistance: il passèrent dans le Royaume de Valence, et prirent Alicante le 8 août, tandis que les Espagnols reprirent Carthagène.

La bataille de Frauenstadt gagnée par les Suédois sur les Saxons le 13 février, et l'invasion de la Saxe obligent le Roi Frédéric Auguste à traiter avec Charles XII à Altranstatt près de Leipzig. La paix fut conclue le 24 septembre, et Auguste renonça à la couronne de Pologne en faveur de Stanislas. Les Suédois n'en restèrent pas moins dans la Saxe.

 

Atlas historique Gueudeville

Les Mécontents continuent leurs courses jusqu'aux portes de Vienne et dans les Pays Héréditaires voisins de la Hongrie, pendant que les troupes de Sa Majesté Impériale s'emparent de la Transylvanie, qui avait été conquise par les Mécontents. Le Comte Tekeli, dont nous avons eu beaucoup à parler, meurt cette année à Nicomedie. Il fait le Prince Ragotzski, fils de la Princesse son épouse, son héritier universel, et fait quelques présents à l'Ambassadeur de France.

On fait quelque négociation d'accommodement avec les Mécontents de Hongrie, et Tirnaw est choisi pour assembler à ce sujet les députés de Sa Majesté Impériale et des Mécontents; mais cette assemblée n'a pas un succès plus avantageux que les autres.

Les Palatins de Bavière, dont nous avons déjà parlé, sont battus près de Munich, et cette ville ayant été prise, on punit les plus coupables et on oblige les autres à se tenir dans le devoir.

Mylord Malborough, qui avait tant mérité de l'Empire, est fait prince de Mindelheim, et admis au collège des Princes.

Le Duc de Vendôme défait une partie de l'Armée Impériale en Italie, et semble arrêter les armes de l'Empire.

Le Prince Eugène par sa prudence et sa sage conduite, toujours habile en expédients et à parer aux plus rudes coups, s'ouvre le chemin du Piémont. Le Duc de Vendôme ayant été rappelé pour passer en Flandre, Mr. le Duc d'Orléans et le Comte de Marsin vont remplir sa place en Italie. Le Prince Eugène force tous les obstacles, qui semblaient s'opposer à son passage, et va joindre le Duc de Savoye, couronnant les glorieux exploits de cette campagne par la célèbre victoire de Turin, qui délivre cette ville par la défaite entière de l'armée de France, et qui entraîne la conquête du Milanais.

Le Roi de Suède par son invasion en Saxe semble alarmer tout le Corps Germanique; mais on se rassura lorsqu'il eut fait connaître ses intentions, qui ne tendaient pas à troubler le repos de l'Empire, mais à tirer une satisfaction, dont il semble qu'il avait déjà lieu d'être content.

Les Électeurs de Bavière et de Cologne sont mis au Ban de l'Empire.

 


Chronologie pour servir à l'Histoire de Savoye
Atlas historique Gueudeville

La Forteresse de Montmelian, après un blocus de trois ans fut obligée de se rendre. Le Duc de Berwick passa en Provence, pour former le siège de Nice. Il emporta cette place, dont on fit démolir les fortifications, ainsi que celles de Montmelian.

Cependant Son Altesse de Savoye prenait les précautions nécessaires pour une vigoureuse résistance dans sa capitale. Il fit tirer une ligne autour de la Citadelle, fortifier la montagne des Capucins, et divers autres postes, établit le Comte de Taun pour Gouverneur de Turin, et demanda cinq cents mille florins aux bourgeois de la Capitale, à six pour cent, offrant de donner en engagement des Gabelles. Le Duc de la Feuillade assiège Turin, et prend toutes les précautions nécessaires pour en assurer la prise. Il passe le Pô, se rend maître de diverses petites places, et oblige Son Altesse de Savoye à se retirer dans les vallées; et les Duchesses de Savoye sont obligées d'abandonner leur capitale, et d'aller chercher une retraite à Gènes. Le Duc de la Feuillade réduit Carmagnole, Asti et Querasque, et s'empare ainsi du reste du Piémont; après quoi il retourne au siège de Turin, qui fut attaqué avec vigueur et défendu de même. Le Duc, sachant le besoin que Turin avait en poudre, en fait jeter 200 sacs dans la place avec assez de difficultés. Le reste du convois est pris et défait.

L'approche du Prince Eugène oblige le Duc de la Feuillade à redoubler les attaques pour emporter cette place, qui se défend avec beaucoup de vigueur. Le Prince Eugène, ayant joint son Altesse aux environs d'Asti, par une conduite qui sera aussi mémorable dans l'Histoire, que la retraite du fameux capitaine de l'Antiquité (Xénophon), s'approche de Turin, ayant disposé l'armée pour attaquer celle de France dans ses retranchements, Son Altesse et le Prince Eugène forcent l'armée des deux Couronnes, et la mettent dans le dernier désordre.

 


Abrégé de l'Histoire des Électeurs de Brandebourg
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On célébra encore au commencement de cette année l'Anniversaire du couronnement du Roi de Prusse avec beaucoup d'éclat et de magnificence. Sa Majesté reçut les compliments là dessus de toute la Cour, et généralement de tout ce qu'il y avait de noblesse et de Ministres étrangers.

Il y eut 3 Sermons dans toutes les Églises de la Ville. Le matin, on sonna toutes les cloches depuis 8 jusqu'à 9 heures. Le soir n en fit autant depuis 6 jusqu'à 7, et cela chaque fois au bruit d'une triple décharge de canons des remparts, et de la Mousqueterie de la garnison.

Le matin après la première prédication, Sa Majesté tint aussi Chapitre de l'Ordre de Prusse dans la Chapelle du Palais, et déclara que pour remplir diverses places qui y étaient vacantes, il jugeait à propos de créer 4 nouveaux chevaliers; savoir, Mr. Printz Conseiller de son Conseil privé, le Baron de Sonsfeld Lieutenant Général de sa Cavalerie, Mr. le Maréchal de Biberstein, Roi d'Armes et Chambellan de Sa Majesté, et Mr. Kamcke Grand Maître de la Garde Robe et Chambellan. Là-dessus, ces 4 nouveaux chevaliers qui étaient présents, furent revêtus du Cordon avec la Croix de l'Ordre; et l'on cousit aussi sur leurs habits les étoiles de l'Ordre. Le lendemain entre 9 et 10 heures, le Comte Witgenstein Grand-Maréchal de la Cour, et Mr. Besser les allèrent prendre chez eux dans un des carrosses du Roi à 6 chevaux., et les ayant conduit tout quatre au Palais, ils entrèrent dans la chambre de conférence du Comte de Wartemberg, qui, comme Chancellier de l'Ordre, les revêtit chacun de l'Habit et de l'Épée de l'Ordre. Sur les 10 heures ils furent conduits par 2 Hérauts d'Armes dans l'appartement du Roi; ils étaient précédés par Mr. le Conseiller Stosch comme trésorier de l'Ordre, Mr. Besser Grand Maître des Cérémonies, et Mr. le Conseiller Ilgen secrétaire de l'Ordre; ils étaient suivis par Mrs le Grand Chambellan et le Grand Maréchal.

Après avoir fait une profonde révérence à Sa Majesté, on leur donna les autres marques de l'Ordre; et le Roi se rendit processionnellement avec eux, dans la chapelle royale, où la cérémonie de leur installation se fit, au son des cloches, et au concert d'une très agréable symphonie de plus de 80 voix ou instruments. Il y eut ensuite un magnifique festin dans la grande salle du Palais, où il y avait deux tables; l'une pour le Roi, élevée sur un espèce de trône; et l'autre pour le Prince Royal, les Margraves et les autres Chevaliers de l'Ordre; il y avait encore deux tables dans une autre salle, pour Madame la Margrave et pour les Dames de la Cour. On quitta le deuil pour ces deux jours, afin de donner plus d'éclat à ces fêtes.

Le Prince Héréditaire de Hesse Cassel arriva à Berlin, et se rendit au Palais dans l'appartement que lui avait fait préparer Sa Majesté, dont il fut reçu avec beaucoup d'affection. Le Roi, aussi attaché au plaisir des Muses qu'aux autres occupations de son gouvernement, voulut bien honorer de sa présence l'Université de Francfort sur l'Oder, avec toute sa Cour, où l'on célébra le Jubilé du siècle. Cérémonie que l'on a observé depuis la fondation de cette Université, comme on l'a déjà remarqué. On fit transporter de Berlin divers feux d'artifices pour rendre la fête lus divertissante. Après cette Cérémonie Sa Majesté retourna à Berlin, et le Prince Royal passa en Brandebourg.

Peu de temps après on donna les ordres pour le départ des troupes qui devaient passer dans les Pays Bas. Mylord Raby Ambassadeur d'Angleterre commença à paraître en public en cette qualité, et eut audience du Roi, du Prince Royal et du Margrave frère du Roi.

Sa Majesté fit cette même année un voyage à Hanovre, dans la vue du mariage déjà proposé du Prince Royal son fils avec la Princesse d'Hanovre. Le Colonel Berlips précéda Sa Majesté pour notifier sa prochaine arrivée à Hanovre, où elle arriva le 16 juillet. Le Roi fut rencontré à une heure de la ville par l'Électeur, accompagné du Prince Electoral son fils et du Prince Ernest-Auguste son frère. A son entrée dans la ville, tout le canon tira trois fois; il fut reçut au bas de l'escalier par l'Electrice Sophie, et par les Princesses,et conduit d'abord dans une grande salle de parade par le grand escalier, où les Gardes du Corps de l'Electeur étaient rangés en haie. Après une demi heure de conversation, le Roi donna la main à Madame l'Electrice et la mena dans son appartement. L'heure du diner étant venue, le Roi fut conduit dans une autre salle, où il trouva la table couverte. Au second service, il y eut un très beau Concert, et le soir Comédie. Sa Majesté partit de la pour la Hollande, où elle fit quelques séjours.

L'arrivée du Roi de Suède en Saxe donne de l'ombrage à la plupart des Princes de l'Empire, aussi bien qu'aux autres Puissances Alliées; ce qui oblige Sa Majesté à envoyer Mr. Printz son Conseiller privé,pour représenter à Sa Majesté Suédoise la jalousie que son entrée causait à tout l'Empire. Mais le Roi de Suède ayant assuré que s'allarmait sans sujet, cela calma les esprits. La nouvelle de la Victoire de Turin, remportée le 7 septembre, ayant été rapportée par un Exprès du Prince d'Anhalt Dessau, causa beaucoup de joie à la Cour de Berlin.

Le Mariage du Prince Royal de Prusse avec la Princesse Electorale d'Hanovre fut célèbré à Berln le 29 de novembre 1706. Cette fête qui fut des plus magnifique, dura 21 jours.


Chronologie pour servir à l'Histoire de Suède

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Au mois de janvier 1706, dès qu'une forte gelée eut commencée de glacer les marais et les rivières, le Roi de Suède décampa de Blonie, pour aller chercher les Ennemis. Il fut joint d'abord par les troupes de Sapieha et de Petoski ensuite, il passa la Vistule à Varsovie, et le Bag à Poptavie près du village de Brainski. De là passant à deux lieues de Tickoczin, il alla camper dans le voisinage de Grodno. Le lendemain, le Roi traversa en personne le Niemen sur la glace, à la tête de ses Gardes à Pied, malgré le feu d'un gros Corps de Dragons Moscovites qui furent bientôt chassés de leurs postes par les Suédois, et s'allèrent rallier près de Grodno. Leur cavalerie et leur infanterie parurent pour les soutenir; mais le Roi de Suède ayant mis ses troupes en ordre de bataille à mesure qu'elles arrivaient, les Moscovites quittèrent leur camp, et se retirèrent dans la ville.

Sur le soir, l'Armée Suédoise pris son chemin vers les faubourgs de Grodno, que l'ennemi brûla lui-même, et elle parut le lendemain devant la ville. Quelque envie qu'eut le Roi de Suède d'y forcer les Moscovites, comme il les trouvait avantageusement retranchés au nombre de vingt-six mille hommes derrière des ouvrages inaccessibles par eux-mêmes, et défendus par un grand nombre de canons, il prit le parti de les investir, en étendant ses troupe autour de la ville. Par cette conduite il les mettait hors d'état d'être secourus par les troupes de leur parti, réparties dans le reste de la Lithuanie, avec lesquelles ils ne pouvaient pas se joindre sans être forcés d'en venir à un combat avec les Suédois.; il leur coupait infailliblement les vivres et le bois, dont ils avaient une très grande disette; et les réduisait ou à se rendre ou à périr de misère: tandis qu'il se voyait lui même dans l'abondance de toutes choses, ayant trouvé sur la route et aux environs de Grodno, un grand nombre de magasins, fournis d'une quantité prodigieuse de vivres et de munitions.

Toutes ces considération déterminèrent le Roi de Suède à passer l'hiver devant Grodno, d'où le Roi Auguste état parti précipitamment avec quatre régiments de dragons, le lendemain de l'arrivée des troupes Suédoises. Après avoir investi la ville, il travailla à réduire tous le pays d'alentour, par les détachements qu'il envoya en différents endroits. Ces détachements battirent en plusieurs rencontres des Corps considérables de Moscovites, de Lithuaniens et de Saxons, se saisirent de différents Postes, remportèrent un butin considérable, et soumirent entièrement tout le Pays. Le Roi Auguste, qui était entré dans la Grande Pologne après sa retraite de Grodno, jugea qu'il lui serait impossible de rétablir ses affaires désespérées, s'il ne faisait des progrès considérables, tandis que le Roi de Suède était occupé en Lithuanie. Dans cette vue il donna ordre au Général Schulembourg, qui commandait les troupes en Saxe, de passer l'Oder à quelque prix que ce fut. Pour lui il se mit en marche, afin de donner de l'inquiétude au Général Renschild, dont l'Armée était dans le Palatinat de Posnanie. Elle en décampa pour se rendre à Kosten, et de là à Lissa, où elle apprit que les Saxons au nombre de quinze mille hommes d'infanterie, et de sept mille cavaliers ou dragons, avaient enfin traversé l'Oder, à la faveur des glaces. Renschild, qui avait formé le dessein de les attirer dans un Poste où il put les combattre avec moins d'obstacles, feignit de vouloir reprendre le chemin de la Posnanie. Les Ennemis le crurent d'autant plus facilement , que son armée n'était composée que de dix mille hommes, et que le Général n'avait fait aucune démarche pour disputer le passage de la Rivière, ni pour les empêcher de se joindre aux Moscovites qu'ils méprisait trop pour vouloir les attaquer seuls.

Cependant son but n'était que de tirer les Saxons des bois et des marais dont ils étaient couverts; et il ne purent s'empêcher de donner dans le piège qui leur avait été tendu.

Dès le 12 février, quelques gros Corps d'Ennemis ayant paru aux environs de Frauenstadt, les Suédois firent un mouvement pour tourner en arrière, qui contribua encore à tromper les Saxons. Mais aussitôt que le Général Renschild eut rangé son armée en bataille, il marcha à l'ennemi, qu'il trouva posté très avantageusement près de la ville de Frauenstadt. Les Suédois sautèrent d'abord un chemin creux, forcèrent les obstacles qu'ils trouvèrent au delà et pénétrèrent ainsi jusqu'à l'Ennemi malgré la mousqueterie de ses deux ailes, qui purent à peine soutenir le premier choc et se sauvèrent d'abord à toute bride. L'Infanterie Saxonne se voyant abandonnée, forma dans l'instant un bataillon quarré, et après avoir tenu quelques temps, fut ensuite réduite à céder. Les Régiments entiers mettaient les armes bas, et demandèrent la vie à genoux. On l'accorda aux Saxons, et on en fit huit mille prisonniers; mais il n'y eut aucun quartier pour les Moscovites, ils furent tous taillés en pièces. Sept mille hommes des ennemis furent trouvés sur le champ de bataille ou aux environs, quoique le combat n'eut duré qu'une heure. Les vainqueurs ne perdirent que tris cent soixante et treize hommes, et n'eurent que cinq cents six blessés.

Le bruit de la victoire de Frauenstadt, qui ouvrait les chemins de la Saxe, et qui mettait la Grande Pologne à couvert des nouvelles entreprises du Roi Auguste, porta l'effroi jusque dans Grodno. Les Assiégés n'y songèrent plus dès lors qu'à sauver les débris de leurs Troupes.

En effet , comme ils avaient entre eux et les Suédois le Niemen, ils commencèrent leur retraite dès que la saison plus douce vint à fondre les glaces de cette rivière. Mais de vingt six mille qu'ils étaient d'abord, il ne se sauva que sept mille Fantassins et deux mille dragons; le reste étant mort de faim, de froid et de maladie.

Cette lente défaite des Ennemis n'était pas moins glorieuse au Roi de Suède, que l'eut été la victoire la plus sanglante.

Il ne s'en contenta pas néanmoins; à peine fut il informé de leur fuite, qu'il se mit à les poursuivre. Mais comme le dégel faisait alors charrier la rivière Niemen et en rendait le passage impraticable, on fut obligé d'y rétablir le pont près d'Orlowa. Le temps qu'on y employa donna beaucoup d'avance aux Moscovites, et leur facilita les moyens de se fortifier sur leur route, où ils exercèrent toutes les barbaries imaginables, pilant et brûlant tout ce qu'ils rencontraient. Ils avaient tourné vers le Palatinat de Brzescie, pour gagner la Moscovie; et jugeant nécessaire d'arrêter les Suédois dans quelque poste pour couvrir la retraite de leur canon, de leur bagage et de leurs malades, ils s'attachèrent à se retrancher sur un des bords de la Jasiolda, dans un terrain couvert de forêts, entrecoupées de ruisseaux et de marais impraticables. Après avoir rompu les ponts, et fait des abattis d'arbres jusqu'à une lieue et demi dans les terres, pour fermer quelques passages moins difficiles, ils élevèrent cinq redoutes près de Sielce, et les garnirent de quelques pièces de canon.

Pendant ce temps là, le Roi de Suède qui n'avait pu traverser le Niemen que le 14 avril, s'était rendu le 24 à Rosana, et trois jours après sur les bords de la Jasiolda, dont il tenta le passage, non près de Sielce, mais deux lieues plus bas près de Bereza. Quinze cents dragons ennemis gardaient le bord de la rivière en cet endroit, et étaient appuyés d'une redoute qu'ils avaient construite au milieu des marais. Mais les Suédois se jetant à l'eau, quelques uns jusqu'à la ceinture, et d'autres jusqu'au cou, fondirent sur eux l'épée à la main, et les forcèrent à quitter ce poste, sans avoir rendu presque aucun combat. Dès que cette nouvelle eut été portée à Sielce, les Moscovites qui en défendaient les fortifications, les abandonnèrent en désordre et prirent la fuite au travers des bois, aussi bien que ceux qui occupaient le dedans du pays; et s'étant dispersés au hasard, furent presque tous assommés par les paysans, ou par les Suédois, qui se servirent de barques plates pour les poursuivre dans les marais.

Après la défaite des Moscovites, les Cosaques eurent leur tour, et furent chassés de toutes les villes et les forts dont ils s'étaient emparés dans la Lithuanie. Ainsi cette Province, sur laquelle le Roi Auguste avait toujours fondé des espérances les plus solides, fut entièrement dégagée des armées étrangères qu'il avait appelées, et des troupes mêmes du pays, dont il s'était servi pour y appuyer ses intérêts. Car en même temps que les restes des Moscovites et des Cosaques, qui avaient pu se soustraire à la poursuite des troupes victorieuses, fuyaient les uns vers la Moscovie, les autres vers l'Ukraine; Wisniowski, Oginski et Sienitski, Principaux Chefs du Parti Lithuanien, prirent la même route.

Les deux Rois débarrassés des deux plus grands poids de la guerre dans ces quartiers, s'appliquèrent à faire renaître l'ordre et la sûreté. Pendant que les troupes Suédoises se rafraîchissaient aux environs de Dubnar dans la Wolhinie, où elle avaient marché, le Roi Stanislas tenait une Diète qu'il avait convoqué à Zuzuch, et il y assemblait, outre les Seigneurs de son parti, la plupart de ceux qui jusqu'alors avaient été dans des intérêts contraires. La Noblesse de la Lithuanie, de Wolhinie, de Podovie et des Palatinats voisins ne se contenta pas d'envoyer des Députés aux deux Rois, elle accourut en foule pour offrir ses services, et monta même à cheval pour agir contre les Saxons.

Auguste ne perdit pas courage pour cela. Après avoir fait de nouvelles levées, il se rendit à Cacovie, ou il fit commencer quelques fortifications pour la défense de cette ville. Mais l'approche de plusieurs détachements des troupes ennemies lui faisant appréhender à tout moment d'être enveloppé de tous côtés, surtout lorsque l'armée du Roi de Suède et celle du Général Renschild se furent mises en marche; il se prépara çà sortir de cette ville, en cas qu'on entreprit de l'y forcer, et il envoya le gros de son armée en Saxe.

Quoique l'Armée de la Couronne, qui était son unique ressource, chancela de manière à lui faire craindre qu'elle ne se portât à le livrer à ses Ennemis, il ne laissa pas d'en faire la revue à Konigshoff. Il la conduisit même avec quelques troupes Saxonnes près de Wolpa, à 6 ou 7 lieues de Grodno, où l se retira dès qu'il eut appris que le Roi de Suède s'était approché de la Vistule.

Ce Prince y avait fait jeter deux ponts, l'un à Balavie, l'autre à Casimir, et il arriva peu de temps après à Radom. Il en parti néanmoins presqu'aussitôt pour aller visiter l'Armée de Renschild, qui était composée de trois mille Fantassins; et après avoir donné ses ordres à ce Général, il revint à Radom, pour y disposer toutes les choses nécessaires à l'exécution d'un grand dessein qu'il méditait. Il laissât huit mille hommes au Général Meyerfeld pour veiller à la défense de la Grande Pologne, avec quinze mille hommes de troupes de Potoski, de Sapieha et de Lubomirski, marcha par Rawitz, et fit prendre à son armée la route de Silésie. Il passa l'Oder, accompagné du Roi Stanislas, du Prince Sapieha et du Général Renschild, et alla camper avec une partie de l'armée près de Schomberg, à une lieue de Gorlitz dans la Haute Lusace. Toutes ces troupes rassemblées montaient à vingt quatre mille hommes effectifs. Elles jetèrent tant d'effroi dans le pays, que les habitants fuyaient de toute part, abandonnant leurs biens et leurs maisons; mais ils y retournèrent bientôt, rassurés par la discipline exacte que le Roi de Suède faisait observer à son armée, et par une déclaration, que ce Prince fit publier à Baudissen.

Cette Déclaration portait;

" Que Sa Majesté Suédoise n'entrait en Saxe, que pour terminer plus promptement l'injuste guerre que le Roi Auguste lui avait suscitée: Que ce pays lui ayant aidé à la soutenir, elle serait bien fondée à le traiter de la même manière qu'elle avait traité les Provinces de Pologne: Que cependant elle voulait bien modérer son ressentiment ,et promettre une entière sûreté par rapport à leurs biens et à leurs personnes, à tous ceux qui resteraient dans leurs maisons avec leurs effets, et qui payeraient les contributions; mais que ceux qui en agiraient autrement ou qui se mettraient en défense, seraient traités en ennemis, et à la dernière rigueur."

Presque toutes les villes d'en deçà de l'Elbe ouvrirent leurs portes au Roi de Suède, et lui envoyèrent des Députés pour implorer sa protection: ce Prince leur accorda aux conditions portées par sa déclaration.

On ne vit paraître aucune troupe Saxonne, sinon deux régiments de dragons, qu'on découvrit près du village de Tepsel, à une lieue de Grodno, et qui furent défaits par le Colonel Gortz. Le même Colonel fut commandé avec quatre mille chevaux, pour aller au-delà de l'Elbe combattre les Ennemis qui s'y trouveraient en armes; et il reçut ordre à Naumbourg d'avancer le plus qu'il pourrait et de pousser l'ennemi, jusqu'à ce qu'il fut entièrement chassé des terres de l'Électorat de Saxe; En conséquence de ces ordres, il s'approcha d'Erford, où il apprit que les Saxons au nombre de quatre mille cinq cent hommes, tournaient vers Elmenau, et il s'y rendit. Mais à peine fut il arrivé que les Ennemis se sauvèrent dans la forêt voisine. Le Général Schulembourg, qui commandait ce corps de troupes, disputa pied à pied le terrain aux dragons Suédois, qui le poussèrent jusque dans les bois de Frauenwald. Mais qui se voyant prêt d'y être forcé, ses troupes se dispersèrent dans les bois par différents sentiers à la faveur de la nuit. Les uns gagnèrent la Franconie avec leur Général, les autres passèrent du côté de Cobourg et de Bareith, et les autres enfin vers la forêt de Bohême.

De cette façon les troupes Saxonnes, à l'exception de celles qui étaient en garnison à Dresde, évacuèrent entièrement l'Électorat de Saxe, et le laissèrent jouir d'une tranquillité d'autant plus grande que cette invasion de la Saxe fut suivie d'une trêve de dix semaines. Lassé de l'inconstance des Polonais, plein de défiance par rapport au Czar dont la conduite lui devenait de jour en jour plus suspecte, et chagrin des progrès de l'armée Suédoise dans son Électorat, le Roi Auguste avait écrit au Roi de Suède, pour lui témoigner l'inclination sincère qu'il avait pour un accommodement: il avait même donné des plein-pouvoirs au Baron d'Imhof et au Sr. Pfingsten, pour entrer en négociation à ce sujet. Sur quoi Sa Majesté Suédoise, qui voyait son Ennemi rendu au point où elle le souhaitait, avait nommé de son côté le Comte Piper et le Sr. Hermelin Secrétaire d'État, pour entrer en conférence avec les Plénipotentiaires Saxons. Cette trêve fut conclue dans la première Conférence tenue dans les formes à Bischopfwerden près de Leipzig. Sa Majesté Suédoise ayant arrêtée ensuite avec les Députés des villes et de la campagne l'état des contributions, fit imprimer un règlement très sévère, pour prévenir les désordres qui pourraient naître de la part des Officiers et des Soldats.

L'invasion de la Saxe avait alarmé toutes les Puissances liguées contre la France et l'Espagne. Les Princes d'Allemagne, surtout, dès les premiers bruits qui en avait couru, s'en étaient expliqués avec beaucoup de hauteur dans la Diète de Ratisbonne, où ils avaient menacé de déclarer les Suédois Ennemis de l'Empire, s'ils entreprenaient de mener la guerre en Saxe. L'Empereur même, qui avait pressé le Roi de Suède par son Envoyé, de s'expliquer sur son projet avant son exécution, avait selon les apparences dicté le résultat menaçant de la Diète, dont il était le premier mobile.

Néanmoins, quand Sa Majesté Impériale fut informée des progrès du Roi de Suède dans l'Électorat de Saxe, elle crut qu'il était de son intérêt d'apaiser ce Prince, et de lui députer le Comte de Wratislau, pour s'excuser de ce qui s'était passé à Ratisbonne. Elle prit donc le parti de l'imputer seulement à quelques membres des États de l'Empire; elle alla jusqu'à promettre de contribuer tout ce qu'elle pourrait de sa part pour achever de réduire le Roi Auguste. Cet Envoyé Extraordinaire eut audience de Sa Majesté Suédoise; et lorsqu'il se fut acquitté de sa commission , il laissa le soin au Comte de Sinzendorff, Envoyé ordinaire, aux Envoyés d'Angleterre et de Hollande, et au Ministre de Hanovre, de ménager la paix, dont quelques uns de ces Souverains eussent été ravis de se faire honneur.

Durant le cours de ces intrigues, les affaires de Pologne prenaient une autre face, et commençait à tourner favorablement pour le Roi Auguste. Car quoique le Sieur Potoski Palatin de Kiovie, et nommé Grand Général de la Couronne par le Roi Stanislas, eut défait un corps de Tartares près de Peterskow: quoique le même Palatin eût battu deux gros détachements qui s'étaient avancés au-delà de la Vistule; néanmoins le Roi Auguste n'avait pas laisser de traverser ce fleuve avec une grosse armée, et sa marche avait obligé les Troupes Polonaises et Lithuaniennes confédérées, de se joindre à Kalisch (Kalisz) avec les Troupes Suédoises.

Dans un Conseil de guerre qui fut tenu au même endroit, on résolut d'en venir à un combat, que le Général Meyerfeld fut contraint d'accorder aux instances réitérées des Polonais. Ses troupes, qui montaient à peine à dix mille hommes, avaient à combattre quarante mille Moscovites, Saxons, Cosaques, Polonais, et Tartares, rangés sur deux lignes. Après les signaux ordinaires, les Suédois chargèrent les premiers, poussèrent d'abord les Saxons plus de trois mille pas, et les renversèrent sur leur seconde ligne. Mais les Polonais et les Lithuaniens du Roi Stanislas lâchèrent le pied dès les premières charges, et furent poursuivis par la Cavalerie Ennemie, qui revint prendre les Suédois en queue. Ces derniers, quoiqu'investis de toutes parts et dispersés en divers pelotons, se défendirent très longtemps, de même que le Régiment de Gortz. Mais la nuit qui survint leur ôta toute espérance de pouvoir se secourir les uns les autres, ou de faire un chemin au travers de la multitude qui les environnait. Ils ne laissèrent pourtant pas de combattre encore avec un courage inconcevable; jusqu'à ce que se trouvant accablés du nombre et du feu des escadrons ennemis, ils capitulèrent et furent forcés de mettre bas les armes, régiment par régiment, chacun dans le lieu où ils avaient combattu séparément. En effet, le Général Meyerfeld ne trouva près de lui que deux bataillons et soixante cavaliers.


Pierre Ier pour marquer la victoire des troupes Russes sur les Suédois à Kalisz, crée en 1706 une médaille commémorative destinée à récompenser sa cavalerie.
Les Français et les Suisses, voyant qu'on refusait quartier à leur régiment, reprirent les armes, avec protestation de disputer leur vie jusqu'au dernier soupir, s'ils n'obtenaient pas les mêmes conditions que les autres; ce qui leur fut accordé avec serment. Le Général Potoski, animé de sa bravoure ordinaire, fut pris dans un Tabor, où il avait soutenu avec beaucoup de vigueur tous les assauts qui lui avaient été livrés. Le Major Général Krassau avait fait brigade de cavalerie de ce qu'il avait pu rallier; et après avoir tenté vainement de percer les Ennemis pour joindre l'Infanterie Suédoise, s'était retiré vers la Posnanie avec cinq ou six cents hommes.

Peu de jours avant cette action, Auguste avait ratifié la Trêve, qui avait été publiée en Saxe, et il ne doutait point non plus, que la Paix fut conclue entre le Roi de Suède et lui.

Il s'agissait de tromper les Moscovites à qui l'on cachait ces traités. Cependant Menzikoff, à qui la lenteur du Roi Auguste commençait à devenir suspecte, pressa ce Prince avec beaucoup d'ardeur de marcher aux Suédois qu'il savait être fort inférieur en nombre. L'embarras n'était pas petit pour le Roi Auguste: il n'avait avec lui que cinq mille Saxons; toutes les troupes pouvaient se réunir contre eux, et leur faire un mauvais parti, si elles se fussent aperçues de quelques intelligence. Il fut donc forcé de vaincre les Suédois, lorsqu'il était intéressé à les ménager. Tout ce qu'il put faire en cette extrémité, fut de faire instruire secrètement le Général Meyerfeld, de la Négociation de Saxe, de la situation où il se trouvait, et du détail de ses forces, le conjurant de se retirer, pour éviter un combat qui ne pouvait lui être que désavantageux. Mais le Général Suédois, qui n'avait pas encore reçut la lettre par laquelle le Roi son Maître lui ordonnait de faire cesser les hostilités, crut que cette confidence était un piège tendu par l'Ennemi. Cette prévention l'arrêta dans son poste, où l'opiniâtreté des Polonais l'obligea de risquer une bataille. Cependant la Paix venait d'être conclue en Saxe. Les Plénipotentiaires des deux Rois convinrent d'abord à Bischopswerden du point principal, qui était l'abdication de la Couronne de Pologne, après quoi les autres articles furent réglés à Al-Randstadt dans des Conférences particulières, qui furent tenues fort secrètes.

Dès que le Traité eut été signé par les Commissaires, le Sr. Pfingsten, l'un des Plénipotentiaires Saxons, prit la poste pour le porter au Roi Auguste, qui le ratifia sans former aucune difficulté: de sorte qu'au retour de ce Ministre, l'échange des Ratifications fut fait dans les formes, et la Paix fut publiée dans le Camp du Roi de Suède à Leipzig et à Dresde.



Histoire du Danemark

Journal Historique du Dannemarc

Janvier 1706, le Général Bassun, commandant des troupes du Roi, fait sommer le Gouverneur du Château d'Eutin, résidence des Évêques de Lubec, d'y laisser entrer les troupes de Sa Majesté, pour en prendre possession et le garder en commun, jusqu'à ce que le différent entre le Prince Charles et le Duc de Holstein Gottorp touchant cet évêché soit terminé. sur son refus, le Général Bassun assiégea la Place que le Gouverneur rend après une faible résistance. Le Général Bassun y met garnison et offre de la mettre en séquestre entre les mains du Chapitre de Lubec qui refuse de s'en charger.

Le Général Bassun meurt de la blessure qu'il a reçue à l'attaque du Château d'Eutin.

Le Prince Charles offre de consentir que le différent touchant l'Évêché de Lubec soit terminé par la médiation de l'Angleterre et de la Hollande.

Le Roi sur la nouvelle de la mort du Général Bassun, nomme le sieur Pforten Gouverneur de Cronenbourg, pour commander ses troupes dans le Holstein.

Février, le Roi de Suède déclare qu'il veut maintenir le Prince de Holstein en possession de la ville d'Eutin et de l'Évêché de Lubec.

Le Prince administrateur de Holstein Gottorp refuse les propositions que le Résident d'Angleterre lui fait et persiste à vouloir être rétabli en possession d'Eutin et de l'Évêché de Lubec.

Mars, le Comte Alefeld est nommé par Sa Majesté pour Général de ses troupes dans le Holstein.

Avril, offres que fait le Roi de laisser le Prince Administrateur en possession d'Eutin, jusqu'à ce que le différent touchant l'Évêché de Lubec ait été décidé: le Prince Administrateur de Holstein refuse cette proposition.

Évacuation d'Eutin par les troupes du Roi. Ce Château est remis au Résidents d'Angleterre et de Hollande, pour le tenir en séquestre jusqu'à ce que le différent pour l'Évêché de Lubec ait été terminé.

Ces deux Résidents consentent de remettre le Prince Administrateur de Holstein Gottorp, en possession d'Eutin et de ses dépendances, sans préjudice des droits du Prince Charles frère du Roi.

Le 22 avril, le Princesse Willelmine Ernestine, tante du Roi, née le 20 juin 1650, mariée le 20 septembre 1671 à Charles de Bavière, Électeur Palatin, meurt âgée de 55 ans au château de Licthtemberg près de Dresde.

Le 14 juin, le Roi part de Copenhague pour Gluckstadt, où il est complimenté par les Députés de la ville de Hambourg.

Le 1er octobre, le Roi donne audience au Général Flemming envoyé du Roi Auguste qui lui demande du secours contre le Roi de Suède.

Le Contre-Amiral Broon est noyé avec plusieurs personnes par le renversement de la chaloupe où il était.

Le 6, naissance de la Princesse Charlotte Emilie, fille du Roi.

 

Jean-Louis Vial