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LE FRANCHISSEMENT DES
RIVIERES
(1ere
partie)
Les cours d'eau constituent autant de
barrières naturelles qui ralentissent ou
arrêtent la progression des troupes en campagne, sans
compter que l'on avance en territoire ennemi.
Il faut donc souvent plusieurs jours de marche pour trouver
un point passage accessible.Permettre à toute une
armée de franchir les grands fleuves impose
d'être maîtres de la ville et de la place forte
qui en garde le passage; d'où la
nécessité pour l'armée de
posséder des moyens techniques qui lui permettent de
s'affranchir de ces verrous stratégiques et bien
défendus que constituent les villes fluviales.
Notons par ailleurs que la voie fluviale est peu
développée, les mouvements des armées
se font par voie terrestre et l'utilisation des bateaux sert
essentiellement sur les arrières à
l'intendance, aux fourrages ou au transport des
blessés.
ORGANISATION
Au cours des campagnes la construction des ponts est
assurée par les ouvriers d'artillerie et les
bateliers locaux réquisitionnés. Ils sont sous
les ordres des officiers d'artillerie et des
ingénieurs.
D'après Buat la première organisation d'une
compagnie de pontonniers date de 1730, cette compagnie fait
alors partie de l'artillerie: " elle sera composée
d'un capitaine ou inspecteur commandant, lequel sera au fait
de ce qui concerne les manoeuvres et construction des ponts
de bateaux, de deux lieutenants ou sous lieutenant qui
seront des gens au fait des diverses manoeuvres et
maîtres bateliers expérimentés, de 3
sergents, 3 caporaux ansepessades, de 40 soldats bateliers,
10 charpentiers et un tambour. " cette compagnie fut
quelques années plus tard intégrée
à celle des ouvriers d'artillerie et il faudra
attendre la fin du siècle pour voir la
création d'un corps spécifique de
pontonniers.
Durant la Guerre de Sept Ans six compagnies d'ouvriers sont
rattachées aux brigades d'artillerie et chacune de
ces compagnies se compose de: 1 capitaine, 1 1er lieutenant,
1 lieutenant en 2nd, 1 sous-lieutenant, 3
maître-ouvriers, 3 sous-maitre-ouvriers, 25 ouvriers,
8 apprentis et 1 tambour ( État Militaire. 1758 et
1759 ).
Les compagnies d'ouvriers portent le nom des officiers qui
les commandent ainsi en 1757 et 1758 on retrouve les
compagnies de M. de Guille brigadier, M. Thomassin
brigadier, M. de Saint Vallier lieutenant colonel, M. Verton
de la Mortière capitaine, M. Boileau des Combes
capitaine, M.le Roy du Gué capitaine.
MOYENS
TECHNIQUES
La méthode la plus facile à mettre en oeuvre
reste le transbordement par bac ou nacelle. Mais si cette
technique nécessite peu de moyens, elle est longue et
laborieuse en particulier pour faire passer de l'artillerie
ou les équipages. Ils ne sont donc utilisés
que de façon ponctuelle. On retrouve à
l'époque trois principaux systèmes de bacs ou
ponts volants utilisés et qui sont décrits
entre autre par Gauthier dans son traité des ponts de
1716 et dans l'encyclopédie de Diderot et
d'Alembert:
-Un bac est fixé à un
cordage relié à chacune des berges,
l'embarcation se déplace le long de la corde
grâce à un tourniquet embarqué dans le
bateau. La nacelle mesure environ 26 pieds de long, elle
possède un mat de 12 pieds.
-Un câble est tendu d'un coté à l'autre
de la rivière, le bac y est attaché par une
poulie mobile sur le câble. Le bac est
également fixé par une ancre mouillée
en amont, le bateau se déplace alors le long du
câble par la force du courant comme un pendule et
selon la direction du gouvernail.
-Suivant un principe identique le bac est fixé par
une grenouillette sur un câble tendu d'une rive
à l'autre, selon l'inclinaison du bateau
celui-çi est déplacé par le courant le
long du câble d'une rive à l'autre.
Dès que l'on veut faire passer une grosse artillerie
ou des troupes en nombre important, il est nécessaire
d'installer un ou plusieurs pontons fixes.
Les petites rivières se
franchissent aisément grâce à un pont
à chevalet ou encore avec un ponton fait de tonneaux
sur lequel on fixe un plancher l'ensemble formant une sorte
de radeau que l'on maintient par des cordages et des
cabestans de chaques cotés du cours d'eau, si cela
est possible ils doivent être calculés de tel
sorte que six cavaliers de front puissent le franchir.
Ou encore pour le passage rapide de
petits cours d'eau par de l'infanterie on utilise des
passerelles de bois jetées sur des poutrelles ou sur
des câbles tendus par des cabestans.
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