Bataille de la Marsaille (Marsaglia) - 04 octobre 1693

Les armées espagnoles durant la Guerre de Neuf Ans.
Le Corps d'Armée de l'État de Milan

L'armée alliée qui s'opposait aux troupes du Maréchal de Catinat en Italie entre 1690 et 1696 était composée des troupes du duc de Savoie, de la plupart des troupes de l'armée de l'État de Milan, d'un corps expéditionnaire de troupes impériales, de quelques régiments de Religionnaires payés par la Grande Bretagne mais aux ordres du duc de Savoie. Auxquelles il faut ajouter des troupes de Bavière, de Württemberg et de Prusse, auxiliaires soldées par le duc de Savoie ou l'État de Milan.

L'État de Milan possèdait sa propre structure militaire qui était payée sur les revenus de l'État, et placée sous les ordres du Gouverneur Général, le marquis de Leganes à l'époque de la bataille de la Marsaille qui avait la charge de Capitaine Général de l'Armée.


Don Diego Filippez de Guzman, duca di S. Lucar la Maggiore,
marchese di Leganes, di Mayrena e di Movata.

Chaque armée des États de la Couronne d'Espagne était sous le commandement d'un Capitaine Général qui était le Vice Roy ou le Gouverneur du territoire, qui avait sous ses ordres un Mestre de Camp Général qui commandait l'infanterie et un Gouverneur Général des Armées, un Général de la Cavalerie avec ses Lieutenants Généraux qui commandaient à la cavalerie et aux dragons, un Général de l'Artillerie et des Sergents Généraux de Bataille qui commandaient aussi l'infanterie.

Chaque armée operative avait une composition de corps de toutes les dites nationalités. Auquel il faut ajouter si les besoins de la guerre le demandaient, des régiments que la Couronne "louait" auprès de l'Empire ou des princes allemands.

Les officiers ne pouvaient faire carrière que dans les corps de leur propre nationalité, à l'exception des régiments allemands a la solde directe de la couronne d'Espagne et dont les officiers étaient appointés par le Roi d'Espagne et pouvaient être des sujets de la couronne et des naturels espagnols qui pouvaient être à la tête de corps d'autres nationalités.

Infanterie

Comme dans les autres territoires de la couronne d'Espagne, l'infanterie comprenait des terces espagnols, italiens, milanais et napolitains, tous sujets du Roy d'Espagne et des régiments d'infanterie étrangère d'origine allemande, grisonne et suisse.

Les terces d'infanterie espagnole avaient généralement une force comprise entre 500-600 et 1.000 hommes, divisés en compagnies de 50 hommes en moyenne.
Après 1685 on introduit des compagnies de grenadiers dans l'infanterie

L'infanterie espagnole de l'armée du Duché ou État de Milan se composait en 1693 de quatre terces permanents, qui portaient les noms des provinces pour lesquelles ils furent créés:

   Lombardia mestre de camp le marquis de Solera

    Saboya mestre de camp don Manuel de Velasco

    Mar de Napoles ou simplement Napoles, mestre de camp don Francisco Fernandez de         Cordova

    Lisboa venu de Sicile au début de la guerre, mestre de camp don Sebastian Pimentel

Un autre terce, appelé par le nom de son mestre de camp don Filippo Spinola Duca de San Pietro (ou San Pedro en espagnol), viendra s'ajouter aux terces espagnols durant la guerre et sera présent à la bataille de la Marsaglia, dite aussi d'Orbassano.

L'infanterie lombarde présents à la bataille d'Orbassano était représentée par les terces des mestres de camp du marquis Benedetto Ali, du comte Francesco Bonesana et du marquis de Porlezza.

L'infanterie napolitaine était représentée par le terce du mestre de camp don Antonio di Francia.

Il y avait, par une tradition ancienne, des unités d'infanterie allemande en service dans l'armée milanaise; à la Marsaille deux de ces régiments étaient présents, dont les colonels étaient le marquis Egidio Melzi et Fadrique Enriquez de Cabrera.

A cette l'expédition participaient également le régiment d'infanterie grisonne des colonels Sprecher et Capuol et les deux régiments d'infanterie suisse de Hans Gaspar Mayer et Johann Karl Besler ainsi que le régiment d'infanterie capitulé avec le duc de Wittemberg (Wittemberg espagnol).

Cavalerie

Les corps d'armées comprenait des unités de cavalerie de ligne organisées en trozos et en compagnies libres de Milan et des dragons.

Chaque compagnie de cavalerie étaient composées de 30 à 40 maîtres, sauf les compagnies des gardes qui avaient une composition plus que double.

La cavalerie était organisée en trois corps :

Le premier de ces corps qui s'appelait Cavalerie de l'État était composé d'une trentaine de compagnies d'hommes d'armes ou Gens d'Armes et de cavalerie légère. Ils étaient sous le commandement d'un Général de la Cavalerie de l'État et d'un Général des Hommes d'Armes. On leur associait aussi les deux compagnies des Gardes du Gouverneur Général dont une de Lanciers et une d'Arquebusiers à Cheval.

Le deuxième corps était celui de la Cavalerie Étrangère ou Allemande forte de 6-8 compagnies placé sous le commandement d'un Général de la Cavalerie Étrangère et d'un Commissaire Général (la même organisation en Espagne était appelée Trozo).

Le troisième corps était celui de la Cavalerie Napolitaine forte de 5-6 compagnies sous le commandement d'un Commissaire Général qui à la bataille de La Marsaille était Ambrogio Fiorenza.

Enfin il y avait le régiment des Dragons de l'État de Milan commandés en 1693 par le colonel Crivelli.

En 1690, afin d'augmenter l'effectif de ses troupes montées avec troupes réglées et des vétérans, le Gouverneur Général avait passé une capitulation avec le duc de Württemberg (Wittemberg) pour "louer" un régiment de cuirassiers et un régiment de dragons; une autre convention fut passée avec l'Électeur de Bavière pour la fourniture d'un régiment de cuirassiers qui à la Marsaille était commandé par le comte d'Arco.

Au total, en 1693, la cavalerie du corps d'armée expéditionnaire en Piémont était composée d'une vingtaine de compagnies de la Cavalerie de l'État et de toutes les autres formations; chaque compagnie forte de 50 à 70 hommes.

Drapeau flammé pris à la Marsaille
Sprecher , Capuol, ...?

 

GianCarlo Boeri, Josè Luis Mireki, Josè Palau