UNIFORMES ET DRAPEAUX DE LA MILICE ROYALE
par Jean-Louis Vial

La tenue des miliciens est tirée des ordonnances de 1726, 1733 et 1746. Le manuscrit de 1757 vient compléter cette description.

UNIFORME DU MILICIEN

L'ordonnance du 25 février 1726 indique " ledit habillement sera composé pour chaque sergent d'un juste au corps de drap de Lodève gris blanc doublé de serge et parementé de drap bleu, de la veste et culotte, d'un chapeau bordé d'argent fin, d'une paire de bas bleu et d'un ceinturon piqué; pour chaque Caporal, Anspessade et Soldat, d'un juste au corps de drap doublé de serge, d'une veste de serge de Mouy, d'une culotte de même, avec leur doublure de toile, d'un chapeau bordé d'argent faux; comme aux autres troupes, d'une paire de guêtres, d'une paire de souliers, d'un cartouche de basane, d'un ceinturon de cuir avec son porte bayonnette, et d'un fourniment avec son cordon; pour les tambours, de toutes les même fournitures à l'exeption du cartouche et du fourniment, le juste au corps, le ceinturon et le collier de la caisse devra être de plus garnis des galons de la livrée du Roi.

 

Dans l'ordonnance du 12 novembre 1733 qui réorganise les milices il est précisé " il sera de plus fournit par les paroisses lorsque Sa Majesté fera assembler lesdites milices pour marcher sur les frontières, à chaque miliciens, un bon chapeau, une veste ou camisole d'étoffe ordinaire du pays, une paire de souliers, une paire de guêtres, deux chemises de toile et un havresac." C'est à cette date que le Roi prend en charge non seulement l'armement et le grand équipement (giberne, ceinturon, fourniment ..) mais également une partie de l'habillement (justaucorps).

 

Enfin l'ordonnance du 25 novembre 1746 précise " les justaucorps des 103 bataillons de milice, y compris les 3 de la ville de Paris, seront de drap gris blanc, les parements de même, avec les boutons d'étain jusqu'aux poches qui seront à quatre boutons et de pareil nombre aux parements au lieu de trois qu'il y avait auparavant ".

Milice - 1757

UNIFORME DU GRENADIER

Les grenadiers royaux portent le même uniforme que les fusiliers ils ne s'en distinguent par le port d'une épaulette à frange sur l'épaule droite. Cette épaulette est adoptée par l'ordonnance du 10 avril 1745, elle d'une couleur différente pour chacun des 11 régiments , la patte est de la couleur distinctive, la frange est faite de soie de la couleur distinctive mêlée de blanc. Ils ne portent que le chapeau galonné d'argent faux. Le recueil de 1757 nous montre un grenadier avec un collet bleu de ciel , le collet de l'habit qui apparaît dans l'infanterie vers les années 1748-1750 prend la couleur distinctive.

DISTINCTIVES DES GRADES

Les distinctives des grades sont semblables à celle de l'infanterie régulière et tirées du règlement du 19 janvier 1747.
Pour les ansepessades les parements des manches sont bordés d'un galon de laine blanche selon la couleur des boutons.
Les caporaux ont les parements des manches bordées d'un galon de laine blanche et garnis de trois brandebourgs de laine.
Les sergents ont les parements des manches garnies de trois agréments ou d'un large d'argent fin, ils sont de plus armés d'une pertuisane ou hallebarde de 6 pieds et demi de long (2m10 ).

Les officiers ne se distinguent du reste de la troupe que par le hausse-col.

ÉQUIPEMENT & ARMEMENT

L'armement fournit par le Roi est semblable à celui de l'infanterie.
L'épée du fusilier mesure 26 pouces de lame avec un talon de 2 pouces, la lame en langue de carpe est à deux tranchants jusqu'à la pointe, sa monture est dite à la mousquetaire.
La baïonnette mesure de 17 à 18 pouces de long ( 47 cm ), compris la douille.
Le fusil est du modèle 1754, il mesure 1m60 dont 1m18 pour le canon et pèse 4,280 Kg.

Le grenadier est armé du fusil avec sa baïonnette et d'un sabre recourbé à double monture.

La Chesnaye à propos de la cartouche précise " la cartouche du soldat d'infanterie est à 19 trous, couverte de cuir de vache rouge ou noir, celle qu'on donne aux miliciens est de même, elle doit se porter sur le ventre et elle est passée dans le ceinturon."

DRAPEAUX DES RÉGIMENTS DE MILICE

A propos des drapeaux l'état militaire de 1759 déjà cité indique " chacun de ces bataillons de milice de province ont les mêmes drapeaux qu'aux régiments d'infanterie qui en portent le nom ".
Toutefois certains régiments de milice possèdent des drapeaux particuliers, il est difficile d'établir avec certitude quelles en étaient les couleurs exactes de chacun de ces régiments.

Les milices Boulonnaises, du Roussillon ou du Béarn conservent des drapeaux distincts.
Charrié donne un drapeau aux milices de Boulogne à fond bleu et croix blanche, Fourré attribut aux milices de Béarn aux ordres du duc de Grammont un drapeau de satin jaune chargé au centre des armes de la principauté ( d'or à deux vaches passant de gueules ) et aux milices de Beuvron aux ordres du colonel d'Harcourt un drapeau à secteurs jaunes et large en 1 et 3 et rouge et large en 2 et 4.

Les grenadiers royaux ont des drapeaux d'ordonnance avec les quartiers bleus, bordés de blanc, croix blanche semée de fleurs de lis d'or, au centre de la croix les armes du Roi dans un écus surmonté d'une couronne royale.

 

Jean-Louis Vial