LE SERVICE DE SANTE MILITAIRE AU XVIIIe SIECLE

LES HOPITAUX SEDENTAIRES FRANCAIS AUX ARMEES D'ALLEMAGNE

durant la guerre de Sept ans (1757-1763)

par F. Olier

 

        L'hôpital sédentaire est le troisième échelon du service de santé en campagne aux armées de l'Ancien Régime. Il se situe sur les arrières du champ de bataille, au-delà de l'hôpital ambulant (voir N.P.I., n°21, août-septembre 2001) réparti - théoriquement - de cinq lieues en cinq lieues le long des voies de communications de l'armée.Cette formation est exclusivement hospitalière, à caractère temporaire, peu mobile.

A) - Organisation des hôpitaux sédentaires

1) - Le régime administratif

Alors que le régime administratif de l'hôpital ambulant de l'armée est la " régie ", celui des hôpitaux sédentaires est celui de " l'entreprise ". Il s'agit d'un " véritable bail " donné à l'enchère à un groupe de financiers et de spéculateurs qui s'engagent - pour le roi - à pourvoir à la subsistance des blessés et malades, au payement et à la nourriture des employés qui ne sont pas au compte du roi.

Ce système particulier très employé dans les armées royales de l'Ancien Régime (utilisé également pour les vivres, les charrois, etc.) permettait à l'administration de la Guerre d'alléger la charge de travail de ses bureaux en traitant avec des particuliers résidant le plus souvent à Paris. Ce système se faisait malheureusement au détriment de la sûreté d'exécution des ordres.

Durant la campagne de 1757 l'entreprise des hôpitaux sédentaires des armées d'Allemagne fut confiée à une " compagnie des hôpitaux " dirigée par un sieur Montlys " le plus honnête homme du monde, mais qui radote et n'à aucune sorte d'autorité sur ses associés (...) ". Cette expérience fut si catastrophique, le service si peu assuré par cette compagnie qu'elle fut mise en banqueroute un an après sa mise sur pied (1er juillet 1757-31 juillet 1758).

Elle fut alors remplacée par une nouvelle compagnie qui fonctionna du 1er août 1758 au 31 juillet 1760, puis par une troisième du 1er juin 1760 à la Paix. Toutes ces entreprises furent mises en banqueroute et leurs entrepreneurs se ruinèrent. Durant la guerre de Sept ans le service hospitalier fut si lamentable que les contemporains ne manquèrent pas de le signaler dans leurs écrits et témoignages.

2) - Le personnel administratif et médico-chirurgical

Au compte de l'entreprise

- Un directeur chargé entre autres d'établir l'état signalétique de chaque entrant à l'hôpital. Il tient un registre des sortants et des décès.

- Les employés administratifs en charge de la logistique des hôpitaux sédentaires (commis, interprètes, gardes-magasins, valets, balayeurs, buandiers, etc.)

- Les personnels " techniques " : garçons chirurgiens et apothicaires, les infirmiers dont les gages, la nourriture et les soins sont à la charge des entrepreneurs. Ces personnels sont assimilés à des " domestiques " de l'entrepreneur.

L'état d'encadrement des personnels est calculé sur la base suivante :

- un garçon chirurgien pour dix officiers ou vérolés ;

- un garçon chirurgien pour 25 malades ou blessés ;

- un garçon apothicaire pour 50 malades indistinctement ;

- un infirmier pour deux officiers ou dix vérolés ;

- un infirmier pour quinze malades ou blessés.

Ces employés sont recrutés , dès 1757, en France par les soins de la Compagnie puis, la guerre s'éternisant il est fait un large appel à un recrutement local peu qualifié, à base de surnuméraires payés à la tâche, à la journée.

Au compte du roi

- Un commissaire des guerres en charge de la police de l'hôpital qui assure le contrôle des écritures dont il est responsable vis-à-vis de l'intendant d'armée.

- Un contrôleur indépendant des entrepreneurs qui vise les dépenses.

- Les médecins, chirurgiens, apothicaires (aide-majors et majors) qui dirigent les garçons chirurgiens et apothicaires

- L'aumônier

Dans les faits ces personnels bien qu'indépendants sont souvent traités en " commensaux " par l'entrepreneur.

 

3) - La dotation et les approvisionnements de l'hôpital sédentaire fournis par l'entrepreneur au quotidien.

Les soldats malades sont couchés deux à deux à l'exception des grands blessés.

Chacun d'entre eux doit recevoir à son entrée à l'hôpital : un bonnet de laine, quatre " coëffes " de bonnet, quatre chemises et une robe de chambre pour dix.

Alimentation (Portion ordinaire journalière de chaque blessé ou malade) :

- une livre de viande, poids de marc (un marc = 244grs) consistant en deux tiers de boeuf, l'autre tiers de mouton ou de veau " sans qu'il puisse y être admis de têtes, coeurs, fressures ou pieds ", cuite et sans os ;

- vingt onces de pain blanc (environ 600grs) ou de vingt-quatre onces de pain entre le bis ou le blanc (environ 720grs), de pur froment, de bonne qualité et bien cuit ;

- une chopine de vin rouge, mesure de Paris (environ 0,33l) ramenée à un demi setier (0,23l) quand le vin coûte localement plus de huit sols la pinte (environ 0,66l)

Exceptionnellement, sur prescription médicale, il fournit des oeufs frais, bouillons, tisane commune, panade, lait, bouillie, riz, pruneaux, sel et vinaigre.

Interdiction est faite de ne fournir aucune eau-de-vie autre que le vin.

Apothicairerie (remèdes).

L'entrepreneur fournit tous les remèdes tant internes qu'externes " même ceux qui seront jugés nécessaires pour le traitement de la maladie vénérienne, comme vin, eau-de-vie, charpie, linges à pansemens pour les blessés, embrocations, purgatifs, rafraîchissants, somnifères, cordiaux, etc. ".

Chauffage et éclairage

Suivant la saison : bois et charbon. On ne chauffe les salles avec du charbon qu'en l'absence de bois. L'entrepreneur fournit également une chandelle " à chaque garçon chirurgien ou apothicaire de garde pendant la nuit ".

Ustensiles et entretien

Tous les ustensiles des salles, cuisine et pharmacie sont à sa charge, ainsi que l'entretien de la chapelle et la fourniture de pain à chanter, vin, lumières, linges et vivres nécessaires. Le surplus (chapelle de campagne) est à la charge du roi, fourni par l'Arsenal de Paris. Le lavage et le blanchissage sont aussi à sa charge ainsi que les frais d'inhumation (un linceul et dix sols pour l'aumônier).

Matériel technique

Il concerne essentiellement l'arsenal chirurgical (caisses de trépanation et d'amputation) au compte du roy. Le reste des articles (fanons, appareils à fractures, bandages, etc.) au compte des entrepreneurs.

En contrepartie de tous ces services et fournitures le roi donne à l'entrepreneur :

- un prix de journée qui est variable tout le long de la guerre. En 1760, il accorde 27 sols pour chaque journée de soldat, malade ou blessé et 54 sols pour chaque journée d'officier.

Vers la fin de la guerre de Sept ans (ap. 1761), la régie des hôpitaux de la Hesse qui s'était substituée à la compagnie des hôpitaux se faisait rembourser par le roi 54 sols 3 deniers par journée d'hospitalisation de soldat... plus du double ! Cette entreprise avec ses bas prix était avant tout une affaire commerciale qui rognait sur chaque chose au détriment des soldats blessés ou malades ;

- la gratuité du transport de ses effets d'hôpitaux assuré par les services de l'intendant d'armée ;

- l'exemption des taxes, droits, octrois divers sur l'achat de tous ses approvisionnements ;

- une retenue de six sols sur les soldats convalescents, au moyen de quoi l'entrepreneur prend soin de leurs effets et équipements pendant leur congé. Un an et un jour après leur décès ces effets lui sont cédés. Le roi accorde 40 sols pour chaque soldat décédé dans les hôpitaux sédentaires, avance qui couvre les frais particuliers de l'entrepreneur (voir supra).

B) - Fonctionnement des hôpitaux sédentaires durant la guerre de Sept ans.

1) - Emplacement des hôpitaux sédentaires

L'ouverture et la fermeture des hôpitaux sédentaires sont réglés par l'intendant d'armée. Les approvisionnements prévus à l'avance et les surplus d'équipement sont regroupés dans des magasins généraux organisés par les entrepreneurs.

Ces hôpitaux sédentaires s'installent sur les arrières du champ de bataille, le long des voies de communication de l'armée, dans des bâtiments aussi vastes, salubres et confortables que possible ou sous des baraques en planches. Ce sont essentiellement des châteaux, des couvents et des collèges. Ils sont espacés de cinq lieues en cinq lieues. Un hôpital sédentaire est maintenu en réserve ; son installation reste subordonnée à la variété des opérations militaires.

2) - Fonctionnement des hôpitaux sédentaires (Allemagne, 1757-1763)

Nous avons vu lors des opérations militaires de la campagne de 1757 à l'armée de Soubise que l'hôpital ambulant s'était largement substitué aux entrepreneurs pour assurer le service sanitaire de l'armée (NPI, n°21, août-septembre 2001). La compagnie des hôpitaux du vieux Montlys avait fait banqueroute et dès le 1er août 1758 une nouvelle compagnie remplace la précédente.

Exercice 1758-1759 : la 2e compagnie des hôpitaux.

Le ministre exige des nouveaux entrepreneurs l'avance d'un million de livres en garantie [pour mémoire - les dépenses de l'hôpital ambulant de l'armée du bas Rhin pour l'ensemble de l'année 1757 se montent à 1 551 045 liv. (B.N., nouv. acq. françaises, ms. 550, fol. 490 et suiv., Extraordinaire des Guerres, 1757)]. Dès que cette avance est réunie par les entrepreneurs, ceux-ci prennent possession de leur service ainsi que des approvisionnements de l'eus prédécesseurs estimés à 286 000 liv. (1er juin 1758).

Le 15 juin 1758 les troupes prussiennes passent le Rhin - bataille de Crevelt (23 juin 1758). Tous les effets d'hôpitaux sont perdus. Les 4 000 blessés de Crevelt sont évacués sur Cologne et réunis en huit hôpitaux. En juillet 1758, les malades de Cologne sont transportés, pour désengorger la ville, par voie fluviale, sur Andernack. L'opération dure cinq jours entiers.

A Cologne les entrepreneurs établissent un magasin d'effets d'hôpitaux, approvisionné par des achats en provenance de Paris, Strasbourg et Bruxelles. Ils recomplètent les pertes de Crevelt. Simultanément un magasin de pharmacie est organisé à Cologne, tandis qu'un deuxième magasin d'effets est constitué à Wezel. Les pertes en personnels sont aussi recomplétés. Les entrepreneurs embauchent un grand nombre de servants pris à l'Hôtel-dieu de Paris. Mais ils ne pourront se trouver à Crevelt et seront entretenus comme surnuméraires en attendant la campagne suivante.

En juin 1759 les entrepreneurs présentent à la Cour l'exercice financier de l'armée : ils ont fait face à 941 000 journées d'hospitalisation et enregistrent dans les hôpitaux près de 4 285 décès. Ils disposent de 50 hôpitaux sédentaires. Leurs dépenses s'établissent à 3 552 895 liv.. Ils n'ont reçu du roi qu'un peu plus d'un million de livres. Ce qui donne un solde débiteur de 2 552 794 liv., dont le million de l'avance.

Exercice 1759-1760

Ils obtiennent le renouvellement de leur Traité et grâce à l'appui du Maréchal de Contades ils récupèrent le service de l'armée du haut Rhin (Traité du 1er mai 1759). L'armée du bas Rhin est considérablement augmentée, partagée en deux divisions :

- 30 000 hommes (sous M. d'Armentières) forme le siège de Munster (juillet 1759), suivie de deux divisions d'effets d'hôpitaux, denrées, employés et servants qui organisent deux hôpitaux de 700 malades à Munster et Dulmen ;

- l'armée de M. de Contades quitte Dusseldorf, en mai 1759, pour rejoindre l'armée de Broglie (haut Rhin) avec deux divisions d'effets de 500 malades chacune, à destination de Marienberg.

Les deux armées réunies sous Contades entrent en Hesse : prise de Marburg (septembre 1759) et de Cassel. Formation de trois hôpitaux pour 1 600 malades. Les entrepreneurs font partir de Cologne et Francfort des divisions d'effets pour suivre l'armée.

Les hôpitaux sédentaires pour 1 200 malades sont installés à Corback, Girhassen, Paderborn. Toutefois le transport des approvisionnements ne peut être assuré par l'armée et l'on doit arrêter les divisions d'effets à Cassel. Le fonctionnement des hôpitaux récemment installés nécessite de faire des achats locaux importants à Paderborn.

A la même époque (vers juin 1759) l'intendant d'armée Gayot ordonne la création de deux nouvelles formations à Billefeld pour 800 malades. Toutefois les divisions d'effets sont très en arrière et les entrepreneurs ne peuvent assurer le service. Il est fait un large appel à l'hospitalisation chez les particuliers.

En juillet 1759 les approvisionnements de toutes espèces rejoignent l'armée. Les formations existantes sont recomplétées. De nouveaux hôpitaux sédentaires sont créés pour 600 malades à Ritteberg, Bischofagen, Meinden. Ce qui donne 24 hôpitaux établis sur le haut et la bas Rhin, ainsi que trois magasins généraux d'effets, d'ustensiles et denrées (à Francfort, Cologne, Wezel) dont les approvisionnements sont suffisants pour 600 malades.

Après l'affaire de Minden (1er août 1759) l'armée, éloignée de près de 80 lieues des hôpitaux du haut Rhin regagne la Hesse en empruntant un autre chemin dépourvu de formations sanitaires. Tous les hôpitaux sédentaires tombent aux mains de l'ennemi. L'armée, après une pénible marche, gagne Cassel où l'on forme deux nouveaux établissements qui s'engorgent de malades qu'on évacue, en urgence, sur les hôpitaux du haut Rhin (1 200 malades en huit jours). L'armée se retrouve à Hanau où l'on organise un second établissement hospitalier (deux hôpitaux pour 1 800 malades). Les hôpitaux sédentaires de Francfort s'engorgent et il faut créer de nouvelles structures à Gundersblum, Bourgnebourg, Coblentz et augmenter ceux de Neuhausen, Rhinfeld, Appeinhem, Friedberg et Giessen.

En novembre 1759 une révolution du crédit à Paris fait que les entrepreneurs ne trouvent plus à renouveler leurs billets de change sur Paris : " les fonds destinés à acquitter les lettres de change étrangères furent absorbées par l'obligation de payer leurs engagements intérieurs ". Le roi n'intervient pas, ne se substituant pas aux entrepreneurs, en dépit de ses dettes vis-à-vis d'eux. Pis ! l'ordonnance mensuelle de paiement du ministre de la Guerre est ramenée de 235 000 liv. à 150 000 liv.. Les fournisseurs perdent confiance dans le crédit des entrepreneurs. Ils doivent se réformer et imposer des mesures drastiques : réforme des personnels, gel des règlements et des paiements, etc. Le mécontentement est général et déclenche une grave indisposition contre les entrepreneurs.

En mai-juin 1760 - exercice financier de l'armée : 1 300 000 journées d'hospitalisation, 4 352 morts dans les 65 hôpitaux sédentaires pour une armée de 160 000 hommes, plus 40 000 employés, valets, etc. Le roi leur doit au 1er mai 1760 : 2 681 567 liv.

La 3e compagnie des hôpitaux (1760-1763)

Rendue pratiquement exsangue par les deux exercices précédents, l'ancienne compagnie des hôpitaux est reprise, le 1er juin 1760, par une nouvelle société dirigée par le sieur Vany de Paris protégé du maréchal de Belle-Ile et par une vingtaine de cautionnaires. La situation financière nécessitent dans l'urgence des réformes importantes : de nombreux hôpitaux sédentaires (73 en 1760) étaient plus ou moins inutiles, peu fréquentés mais extrêmement dépensiers. Cela oblige à une forte limitation des dépenses et à augmenter le rôle de surveillance des commissaires des guerres en charge de la police de ces hôpitaux : " ces conditions qui ne laissaient plus d'événements à la charge des entrepreneurs et ne les rendaient que régisseurs d'un service où on leur différait la faculté de bien régir ".

Le prix de journée du soldat est augmenté mais en contrepartie les entrepreneurs ont obligation d'entretenir une réserve de personnels : 50 chirurgiens et apothicaires et 100 infirmiers surnuméraires.

Les nouveaux entrepreneurs prennent leurs dispositions pour assurer le service des deux armées d'Allemagne :

- haut Rhin (M. de Broglie) ;

- bas Rhin (M. de Saint Germain) dont 25 000 hommes joignent à Corback l'armée du haut Rhin. Toutefois dix hôpitaux sédentaires avec d'importants approvisionnements restent inutilisés sur le bas Rhin. L'armée prend Marburg et Cassel et dispose de six hôpitaux dont Ziegenhain et plusieurs autres de communications.

Lors de la bataille de Clostercamp (16 octobre 1760) deux nouvelles formations hospitalières sont mises sur pied.

Le 26 janvier 1761 la mort du maréchal de Belle-Isle suspend les arrangements financiers avec les bureaux de la Guerre qui devaient conduire à l'apurement de la dette du roi et au remboursement des 2 680 000 liv. avancées par les entrepreneurs. En mars 1761 les entrepreneurs sont ruinés. Le fonctionnement des hôpitaux sédentaires ne peut être poursuivi. Tous les expédients financiers sont épuisés. En mai-juin 1761 les entrepreneurs abandonnent leur service qui est repris partiellement, en régie, par le roi. Le service hospitalier reste lamentable, fait d'expédients et très insuffisant pour le soutien sanitaire de l'armée. Les servants, employés et fournisseurs ne sont plus payés. Le roi ne peut se substituer à tout le service. Il fait quelques efforts financiers mais la faillite de la compagnie et la ruine des entrepreneurs sont consommées (1762).

En 1764 les entrepreneurs réclameront au roi pour l'ensemble de leurs pertes : 3 700 000 liv. 

En guise de conclusion

Durant la guerre de Sept ans le système de l'entreprise s'est révélé néfaste et vicieux dans son fonctionnement, compte tenu :

- de l'intérêt des entrepreneurs à récupérer leur mise de fond et à faire des bénéfices ;

- de la méconnaissance par les entrepreneurs du fonctionnement hospitalier. Les malades et blessés deviennent des produits financiers ;

Les gestionnaires sont éloignés de la guerre et donnent une large délégation de pouvoirs à des " créatures " locales qui ne pensent qu'à voler et à satisfaire leurs maîtres parisiens ;

- du désintérêt du roi et des bureaux de la Guerre pour le soutien hospitalier de l'armée. Leur seul objectif est de limiter les dépenses. Le roi ne règle pas ses dettes et ne rembourse qu'imparfaitement les entrepreneurs de leurs avances ; ce qui les met continuellement en situation financière difficile.

Ce fonctionnement calamiteux de l'entreprise des hôpitaux aura vécu avec la Guerre de Sept Ans son dernier exercice. Lors de la Guerre d'Indépendance américaine l'ensemble du service de santé militaire français en campagne fonctionnera " en régie " à la satisfaction de tous les usagers français et fournisseurs américains. Toutefois ce système efficace mais terriblement dispendieux videra pour longtemps les caisses de l'Etat. A l'instar des entrepreneurs de la Guerre de Sept Ans, la France, avec sa guerre d'Amérique " en régie " ne sera pas alors éloignée de la faillite.

 

SOURCES :

(Voir NPI, n°21, août-septembre 2001, l'hôpital ambulant de l'armée de Soubise...)

Sources complémentaires :

B.N., nouv. acq. françaises, ms. 7969. Mémoire pour les entrepreneurs des hôpitaux sédentaires des armées d'Allemagne pendant les campagnes de 1758, 1759, 1760, in-fo, 57ff.

Arch. Service historique de l'armée de terre, château de Vincennes, cart. Ya 128. Marché pour les hôpitaux de l'armée du haut et bas Rhin, 1760 à 1761, 16p., [23 mai 1760].

CILLEULS (J. des). Les hôpitaux sédentaires aux armées de l'Ancien Régime, dans Bull. Soc. Med. Mil. Française, jeudi 8 octobre 1953, p. 164-172.

 

 

 

 

F. Olier