La Cavalerie Française de la Guerre de Sept Ans  

Cheval et équipage du cavalier

par Jean-louis Vial

Les chevaux de remonte pour la cavalerie légère ne doivent pas être de la taille au dessus de 4 pieds 8 à 10 pouces au plus mesuré depuis le dessous du fer jusqu'à la naissance du crin sur le garrot (ordonnance du 28 mai 1733). Ils doivent tous être à longue queue (ordonnances du 25 septembre 1680 et du 28 mai 1733).

Le détail de la sellerie est tiré de l'ouvrage de Dugué Mac Carthy sur la cavalerie française et son harnachement qui nous fait la synthèse éclairée de l'ordonnance du 1er juin 1750 et du manuscrit de La Porterie sur les Institutions Militaires

La selle est dite " à la Royale ", elle est identique pour toute la cavalerie française, que ce soit la cavalerie légère, la gendarmerie, les dragons, la maréchaussée, les officiers ... a l'exception des hussard qui ont un harnachement particulier dit " à la Hongroise ". 

Tous les cuirs: siège, quartiers, fontes... ainsi que le harnachement sont de cuir noirs. Dans le dessin ci dessous, les cuirs sont bruns pour rendre plus claire la distinction des différentes parties.

Sur le devant du pommeau est fixé un demi-cercle de fer appelé dragonne retenant deux anneaux, l'un pour la courroie de crosse du mousqueton, l'autre pour le bâton de tente et le piquet d'attache du cheval. A la fonte de droite est attachée la botte de canon avec son anneau dans lequel s'engage la pointe du piquet.

Les deux fers de rechange, un de chaque coté sont passés dans l'œillet de fixation de la lanière de manteau et maintenus par un passant et une petite lanière.

La selle équipée comporte trois courroies de charge et deux lanières de manteau, toutes les cinq ayant 162 cm de long.

Les chaperons sont à bavette et à calotte; celle-ci recouvre l'entrée de la fonte et est munie d'un bouton et d'une boutonnière afin de pouvoir la maintenir repliée sur elle-même de façon à dégager la crosse des pistolets.

Le portemanteau ou besace est maintenu à l'arrière du siège par les courroies de charge.

 

Les trois principales parties du harnais de tête des chevaux

 

licol

têtière de bride

rêne de filet et canon

 

La têtière de bride est sans muserolle le dessus de tête peut être garni d'une chaînette protégeant la tête du cheval des coups de sabre. Le licol a ses montants, sa muserolle et son frontal de cuir noir, le dessus de tête faisant sous-gorge et la longe en cuir de Hongrie.

Derrière la selle un coussinet rembourré peut s'attacher à l'aide de lanières, protégeant ainsi les reins du cheval du frottement de la boucle de croupière lorsque la besace et le manteau sont portés. A l'avant s'adapte le poitrail; les montants obliques se bouclant au D de la selle, la courroie horizontale engagée dans une des sangles par ses passants, cette courroie se règle par une boucle en son milieu.

La housse croupelin en drap doublée de coutil et bordé du galon de livrée se fixe à la selle au moyen d'une lanière et de deux boucles. 

Les panneaux de la selle sont garnis d'une légère matelassure, la selle se plaçant sur une couverture pliée en quatre.

Les étriers du cheval sont de fer noirci, les étrivières en cuir de Hongrie ainsi que les contre sanglons. A l'arrière de la selle on trouve de part et d'autre une petite lanière à bouton qui sert à maintenir les étriers relevés.

Le cavalier range range son petit équipement dans la besace ou portemanteau qu'il fixe à l'arrière de la selle. Ce porte manteau mesure environ 113 cm de long pour 43 cm de large, fait de coutil, il comprend un compartiment et deux petites poches. Il contient le necessaire pour l'entretient du cavalier et de son du cheval. Auquel il faut ajouter, plié avec le manteau sur la besace, une couverture de cheval, un surfaix, un sac à avoine et un sarrau de toile pour panser le cheval.

L'aspect d'un cheval ainsi équipé nous est donné par les planches de l'atlas de Drumond de Melfort, ici les cuirs bruns ne sont pas règlementaires !.

Les carabiniers ont une selle identique à la différence qu'ils portent leur mousqueton comme les dragons, crosse en bas. Le brelage de cuir placé sur la droite se fixe au moyen de deux crampons en fer en avant du pommeau, et de deux courroies cousues sur le montant oblique du poitrail.

 

Jean-louis Vial