Uniforme des fifres et tambours

Les tambours des compagnies d'artillerie, d'ouvriers ... portent comme tout les régiments Royaux de l'ancien régime, l'uniforme bleu de roi galonné à la livrée du Roi. Le galon de la livrée Royale se décrit ainsi "un large velouté rouge sur lequel broche un double cordonnet blanc, qui en se croisant en sautoir, forme de grands ronds", dans la petite livrée le galon est simple.

 

Le collier de tambour est fait de buffle blanc, sans galon. Le tambour est en bois peint à fond bleu chargé des armes de France et des attribus de l'artillerie.

Distinctive des grades des sous-officiers

L'artillerie possède les distinctives de l'infanterie qui sont définies par le règlement du 19 janvier 1747:

- les ansepessades ont les parements des manches bordés d'un galon de laine jaune, comme la couleur des boutons.

- les caporaux ont les parements des manches bordés d'un galon de laine jaune et garnis de trois brandebourgs de laine.

- les sergents ont les parements des manches garnis de trois agréments ou d'un large bordé d'or. Les sergents des compagnies de canonniers et de bombardiers comme dans l'infanterie sont a l'origine armés d'une hallebarde de 6 pieds et demi de long (2m10). L'ordonnance du 31 octobre 1758 concernant les officiers et sergents des compagnies de fusiliers supprime espontons et hallebardes remplacés par le fusil. Il n'y est pas précisé si elle s'applique à l'artillerie, qui rapelons-le est un corps de l'infanterie, toutefois il est probable que comme dans l'infanterie la tradition pour le sergent de porter la hallebarde persistera jusqu'à la fin du 18.ème siècle.

Uniforme des officiers

L'uniforme des officiers est semblable à celui de la troupe mais en drap plus fin. Il est théoriquement interdit de porter de galon et de boutonnières en or ce qui est loin d'être respecté, en particulier au sur la veste souvent agrémentée de boutonnières d'or.

L'introduction du hausse-col dans l'artillerie date de la réunion en 1720 du régiment d'infanterie Royal Artillerie et du régiment Royal des Bombardier qui adoptent le même uniforme. Les officiers issus des bataillons d'infanterie continuèrent à porter le hausse col ce dont se défendaient ceux issus des bombardiers. A ce propos Le Pelletier dans ses mémoires nous rapporte " c'est par de pareilles petites misères que les deux corps s'ergotaient souvent ". Finalement l'adoption du hausse col se fera tout de même.
Les officiers des compagnies de canonniers et de bombardiers portent l'esponton, probablement supprimé au profit du fusil comme ce fut le cas dans l'infanterie par l'ordonnance du 31 octobre 1758.

Drapeaux de l'artillerie

Depuis 1753 il y a par bataillon ou brigade un drapeau colonel et un drapeau d'ordonnance. Le drapeau colonel est blanc avec une croix blanche figurée par une piqure et semée de fleurs de lis d'or. Le drapeau d'ordonnance est de couleurs aurore et vert en taffetas changeant et aurore et rouge de même par opposition dans les quarrés des drapeaux, la croix blanche semée de fleurs de lis d'or. Le semis de fleurs de lis dans la croix est la récompense de la belle conduite des Fusiliers du Roi au siège de Cambrai en 1677.

 

A propos des timbales d'artillerie Surirey de Saint Remy indique qu'elles sont apparues dans l'artillerie à la fin du 18ème siècle. Les timbaliers marchaient en tête des équipages. D'après la planche qui accompagne le texte, les timbales ont un diamètre de 1 mètre pour une hauteur de 59,5 centimètres avec 12 clefs de tension de la peau. Les tabliers de timbales d'artillerie sont beaucoup plus petit que ceux de cavalerie quand on compare les gravures de l'époque. Ils sont brodés aux armes de France avec des canons qui sont les attribus de l'artillerie. Les états militaires ou dictionnaires militaires de la période de la guerre de sept ans ne mentionnent aucun timbalier attaché à l'état major de l'artillerie: qu'en est il advenu ? A noter qu'à cette même période dans les armées Prussienne ou Anglaise les timbales de l'artillerie sont portées sur une voiture attelée.