La Cavalerie Française de la Guerre de Sept Ans  

Étendarts et Fanions.

par Jean-Louis Vial

Etendarts de Cavalerie

Sujet très difficile que sont les étendarts de la cavalerie française sous l'Ancien Régime, en effet rares sont les étendarts qui sont parvenus jusqu'à nous et les descriptions sont souvent sommaires.
Et pour certains de ceux qui nous sont parvenus leurs devises et allégories nous sont aujourd'hui obscures et ne permettent pas leur attribution précise.

Au milieu du 18ème les étendarts mesurent environ 50 à 55 cm de coté, non compris la frange de 2 à 3 cm.
Les étendards de cavalerie sont fait d'un épais tissu dit de gros Tour, brodés sur chaque face, ce qui leur donne une plus grande longévité que les drapeaux de l'infanterie qui sont de toile plus légère, en soie, et qui ont des motifs peints et non brodés.
Depuis l'ordonnance de 1684 " la hampe mesure 10 pieds moins 1 pouce compris le fer qui est en haut et la douille qui est en bas ", sa forme est dite en " lance tournoi " c'est à dire qu'elle est marquée d'un double renflement qui forme une poignée.
La hampe est en règle de la couleur de fond de l'étendard mais parfois au naturel. Elle est renforcée dans sa partie haute par des bandes de fer verticales, de même y est fixé une tringle porte anneau qui permet de maintenir l'étendard grâce à un baudrier. La pointe dorée est le plus souvent simple, parfois ajourée ou forgée en forme de fleur de lis.

Le baudrier est soit en buffle au naturel bordé d'un galon or ou argent soit aux couleurs du fond de la livrée et bordé du galon de livrée du mestre de camp propriétaire du régiment.

Les régiments Royaux arborent trois modèles d'étendards:

 

        Un premier modèle à fond bleu avec sur les deux faces un soleil d'or au milieu et au dessus une banderole avec la devise du Roy " NEC PLURIBUS IMPAR ", quatre fleurs de lys brodées d'or aux angles, un bordé tout autour en broderie or et argent et frangé or et argent.

Ce modèle est porté par les régiments: Royal, Royal Étranger, Royal Roussillon, Royal Allemand et Royal Carabiniers.

         Un second modèle à fond bleu avec sur l'avers un soleil d'or au milieu sans devise, une fleur de lis d'or à chaque angle, et, au revers des fleurs de lys sans nombre (c'est à dire que les fleurs de lis situées en bordure peuvent apparaître coupées) ; frangé or et argent.

Ce type d'étendard est porté dans les régiments: du Roy, Cuirassiers du Roy, Royal Cravattes, Royal Piedmont et Royal Pologne.  

        Enfin un troisième type, ayant l'avers et le revers identiques: à fond bleu semé de fleurs de lis d'or, au centre les armes de la province dont le régiment porte le nom, surmonté d'une couronne de France.

Ce dernier type apparaît après la réforme de décembre 1762 et la création de cinq nouveaux régiments royaux: Royal Lorraine, Royal Picardie, Royal Champagne, Royal Navarre, Royal Normandie.

 

Tous les autres régiments ont des étendards particuliers certains nous sont connus, d'autres de façon partielle seulement. C'est l'ordonnance du 1er février 1689 qui en définis toujours les caractéristiques principales " Il y aura dorénavant en chaque escadron de cavalerie ou de dragon deux étendards de la livrée du mestre de camp et afin d'éviter la confusion est qu'on puisse les distinguer d'avec ceux des ennemis. Ordonne qu'aux étendards ou il n'y aura pas de fleurs de lis il y ait du coté droit un soleil et que la devise du mestre de camp soit seulement sur le revers."


Etendart du Régiment Orléans Cavalerie


Etendart du Régiment de Vogue cavalerie

 

Fanions de Campement

Les fanions sont de petits drapeaux destinés à repérer le campement ou les bagages des différents régiments au cours des marches.

-Les fanions de campement sont décrits par l'instruction pour la cavalerie de 1755, ils servent à l'alignement des tentes des compagnies: art. VI " Il y aura aussi par compagnie 2 fiches blanches ferrées, de 7 pieds de haut et ayant à l'autre extrémité une banderole des mêmes couleurs affectées à chaque régiment."

-Les fanions de bagages qui sont décrits d'une part par La Chesnaye dans son dictionnaire de 1759 ( T II p 199) " porté à la tête des bagages par un valet d'infanterie ou de cavalerie, il est fait de serge aux couleurs de la livrée du brigadier ou de celle du commandant du corps" . voir aussi Hérouville F 7007 p 70. et par l'instruction pour la cavalerie du 22 juin 1755 qui précise que la banderole du fanion de bagage sera d'un pied quarré et d'étoffe de laine des couleurs affecté au régiment et dont le nom sera écrit.

 

 

Jean-Louis Vial