par Simon Lamoral Le Pipre de Neuville
(huitième partie 1694-1698)

mise en page J-L Vial

En 1694, elles eurent ordre de se rendre dans l'armée de Flandre laissant en chemin un détachement des deux Compagnies à Guise pour y attendre Mgr. le Dauphin; arrivé dans cette ville, le détachement escorta ce Prince jusqu'à l'Armée qu'il commanda; quand ils y furent, on posta les deux Compagnies au Corps de réserve, de sorte qu'ils se trouvèrent de cette belle marche, que ce Prince fit du Camp de Vinamont proche de Hui Païs de Liège, jusqu'au Pont d'Espiere, comme j'en ai parlé particulièrement au Journal des Gardes du Corps; je dirai simplement ici que les Mousquetaires se mirent en marche avec Monseigneur sur les 4 heures du soir avec la seconde ligne de l'aile gauche; qu'ils arrivèrent à 11 heures du soir au Château de Froimont, où les mulets n'ayant pu se rendre, ce Prince fut obligé de coucher sur la paille; le lendemain 19 août, ils rejoignirent avec Monseigneur l'avant-garde; furent camper au château de Soye, et continuèrent ensuite leur marche avec lui jusqu'au pont d'Espierre.

En 1695, les deux Compagnies, excepté la garde qui resta pour le service du Roi, se rendirent dans l'Armée de Flandre commandée par le Maréchal de Villeroy, où elles formèrent brigade avec la Maison de Sa Majesté, qui était sous les ordres de Mr. de Renneville Lieutenant des Gardes du Corps et Brigadier d'Armée; dès que le Prince d'Orange eut décampé de Becelear, Mr. de Villeroy choisit les deux Escadrons de Mousquetaires pour se jeter dans une des Places que les Ennemis menaçaient; étant partis à 10 heures du soir, traversèrent Lille, se rendirent à Tournay, où après avoir reposé quelques heures, ils marchèrent à Condé qu'il ne firent que traverser; sitôt qu'ils furent à la hauteur de St. Guilain, il leur vint un ordre de s'arrêter à St. Jumont sur la Sambre, afin d'exécuter ce que le Maréchal de Boufflers leur ordonnerait; arrivés dans cet endroit il y eut un ordre de faire paître leurs chevaux et de se tenir prêts à marcher au premier coup de tambour, mais Namur se trouvant pour lors tout à fait investi, on leur commanda de rester à St. Jumont, et de se rendre au Camp volant que Mr. de Pracontal commandait; ils rejoignirent peu après l'Armée du Maréchal de Villeroy.

Le 16 juin les deux Escadrons des Mousquetaires furent détachées avec les Grenadiers à cheval sous Mr. de Rubentel Lieutenant Général, pour prendre une redoute qui était entre la ville de Dixmude et Nieuport; cette action sera détaillée au Journal des Grenadiers à cheval; les Mousquetaires se trouvèrent au bombardement de Bruxelles, en l'attaque des retranchements, où toute la Maison du Roi fut commandée pour soutenir les Gardes Françaises avec la Brigade du Maine, je n'en dis rien ici, le détail s'en trouvera au journal du Régiment desdites Gardes; le 30 août il y eut un détachement de Troupes, auquel se joignit un Mousquetaire en qualité de Volontaire, qui y fut tué; après la Campagne finie les deux Escadrons de Mousquetaires retournèrent à Paris dans leurs quartiers.

En 1696 et 1697 les deux Compagnies (excepté ce qui resta pour la Garde du Roi) se rendirent dans l'Armée de Flandre commandée par le Maréchal de Villeroy, et formèrent pendant ces deux années Brigade avec la Maison de Sa Majesté, qui cantonna après la prise d'Ath, en attendant la ratification de la Paix; la fin de cette guerre fut aussi tranquille que le commencement avait été meurtrier.

En 1698 elles furent du Camp de Plaisir formé à Compiègne sous Monseigneur le Duc de Bourgogne, de la Brigade de la Maison du Roi.

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 Jean-Louis Vial