PROVENCE 1684-1770

Origine et historique 

Ce régiment est levé en 1674 par le comte de Grignan commandant en Provence.

Ce régiment est à 2 bataillons.

Service durant la Guerre de Sept Ans

En 1753, Provence est au camp de la Sambre, et en 1756, à celui de Dunkerque. L'année suivante, il joint l'armée du Bas Rhin au camp de Stockheim, combat à Hastembeck, traverse le Hanovre, entre au camp d'Halberstadt le 28 septembre, et en part le 7 octobre, avec le Duc de Broglie, pour renforcer l'armée du Prince de Soubise. Il se trouve ainsi le 5 novembre sur le champ de bataille de Rossbach, où il est écrasé.

Le colonel de Saarsfield y est très grièvement blessé; le lieutenant colonel Rivier tombe aux mains de l'ennemi; le major d'Ablancourt est blessé; le capitaine Laffite et les lieutenants Couverson, Châtillon et Verseuil sont tués; 11 autres officiers sont blessés.

Le régiment revint sur le Rhin et se rétablit autour de Düsseldorf.

On le revoit le 23 juin 1758 à Crefeld, où il n'est point engagé. Après la bataille il se retire à Kœnigsdorf avec le régiment Du Roi. Le 28 septembre, il prend part à l'attaque du poste retranché d'Hasselen. Le 6 juin 1759, un bataillon qui occupait Eberfeld avec la Légion Royale, y est attaqué par 5 000 hommes; après une vigoureuse résistance, il se replie sur Medmann et continue sa retraite sur Düsseldorf sans se laisser entamer, quoique harcelé sur les flancs par les troupes légères et chargé en queue par les corps réguliers des Alliés. Cette retraite habilement dirigée par le Chevalier de Chabot de la Légion Royale et le colonel de Grave, se fit en très bon ordre et sans beaucoup de pertes.

Provence entra peu après dans Münster, et y fut investi le 8 novembre. Le 19, pendant que Touraine attaquait un des quartiers de l'ennemi à Albachten, Provence fit une sortie vers le même point, et contribua au succès de Touraine. Le régiment a passé à Gœttingen la plus grande partie de la campagne de 1760.

L'année suivante, il défendit Cassel et combattit avec beaucoup de valeur à Villinghausen. Il y fit des pertes considérables; le colonel Grave reçut une forte contusion et perdit deux chevaux; il avait déjà été blessé à Cassel.

A sa rentrée en France, en 1762, Provence fut envoyé à Saint Brieuc. Lorsqu'il eut été attaché au service des colonies, où il se rendit à Brest, d'où il fut au Havre en août 1765, aux îles de Ré t d'Oléron en octobre 1766, à Bayonne en septembre 1767, à Avignon en octobre 1768, et en Corse en 1769. C'est pendant son séjour à Ajaccio qu'une ordonnance du 12 novembre 1770 le donna en propriété à Louis Stanislas Xavier, comte de Provence, depuis Roi sous le nom de Louis XVIII. Le régiment prit alors le nom de Comte de Provence, qu'il échangea le 2 mai 1774, à la mort de Louis XV, contre celui de Monsieur.

 

Uniformes et distinctives

 

La Chesnaye 1759: habit blanc, culotte de m^eme. Veste, collet et parements rouges. Boutons jaunes, pattes ordinaires mais un peu fendues dans le milieu, garnies de quatre boutons, le chapelet, c'est à dire huit gros boutons sur la manche. Chapeau bordé d'or? Les sergents ont un galon d'argent sur la manche de même qu'à leur chapeau.

Uniforme des fifres et tambours

Les tambours portent la livrée du Roi.

Drapeaux 

 

Le drapeau de la colonelle est blanc, ceux d'ordonnance ont les quartiers au 1 et 4 rouge chargé d'un losange noir, au 2 et 3 noir chargés d'un losange rouge.

 

Jean-Louis Vial