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Etablissement des
Chevaliers militans Jean-Louis Vial Avant propos: Alexis Magallon de la Morlière a une idée tout à fait révolutionnaire pour l'époque, celle de créer une récompense, un Ordre militaire pour encourager et reconnaître les actions de bravoure des simples soldats. Même si l'Ordre que M. de La Morlière instaure se limite à son corps de Troupes Légères, dans son avant propos il lance l'idée qu'une telle récompense puisse être créée de façon plus générale et destinée à toutes les troupes . "PATET OMNIBUS HONORIS
ADITUS" : Mais il faudra attendre 1852 et le Prince Président Louis Napoléon Bonaparte pour qu'une distinction militaire puisse enfin venir récompenser les actions d'un simple soldat; ce sera la Médaille Militaire.
Dans tous les têms les Nations Guerriere ont rendu des hommage particuliere à la valeur, les Romains mirent un prix à chaque action, de la les differentes couronnes & les autres recompense pourlesquels les soldats Romains, ne trouvoit rien au dessus de son courage, l'amour du devoir & de la patrieetoit toujours soutenu par la passion de la gloire. L'on a aussi travaillé dans le Royaume à encourager le mérite Militaire, le Guerrier porte avec plaisir ses marques distingué auxquels tout le monde connoit d'abord ce qu'il a merité. Et sont des attestationshonorables, qui lui attire les regards& l'estime publique, & qui sont désiré aux autres d'en être décoré, mais ses marques sont les ornemens d'un Ordre qui n'est fait que pour les Officiers ; & cet ordre n'annonce pas précisement telle ou telle action d'éclat il prouve seulement une suite de bon service. Pour le Soldat il est plus naturel de recompenser ces actions, & a l'exemple des Romains il seroit juste qu'il ne fut point exclus des honneurs ; un Ordre institué pour les Soldats à l'imitation d'un Ordre plus élevé, ne pouroit-il pas contribuer infiniment aux biens de la Milice, c'est la qualité distinctive du Soldat François d'être sensible à l'honneur, de connoitre la Gloire & de l'aimer : sentimens precieux qui sont la source des belles Actions, & que l'on augmentera certainement par les distinctions que l'on propose. Dans les Troupes Legeres le Soldat a plus besoin d'être encouragé parce que les fatigues inombrables &l les occasions de montrer son courage sont plus frequentes dans ce genre de Guerre qui exerce perpetuellement son action, sa vigilance & les talens qu'il peut avoir, il passe sans cesse d'un danger à l'autre, il les voit frequemment tantôt à un poste exposé qu'il garde, tantôt dans ses detachemens à la Guerre, souvent dans des Patrouilles ou des decouverte perilleuse, d'autre-fois dans des Expeditions difficiles, ou l'on ne peut faire marcher qu'un petit nombre de braves gens, & dans ses actions vives ou tout agit entre deux petites troupes qui se charge, il est certain qu'au metier qu'il fait, un bon Soldat doit trouver dans une Campagne plusieurs occasions de faire au de la de son devoir, de se distinguer par une Action brillante & de rendre même un service signalé à son Corps, c'est donc aussi une justice que ce brave homme ce Soldat utile soit distingué des autres qu'il l'ait sa gloire en propre & qu'il en jouisse de façon à le satisfaire & à encourager les autres.
La marque de l'Ordre sera une Croix d'argent à quatre pointe, d'un coté sera une Couronne de Lauriers avec la Devise autour, PATET OMNIBUS HONORIS ADITUS, ce qui signifie, LA PORTE DE L'HONNEUR EST OUVERTE A TOUT LE MONDE. Sur le revers de la Croix sera un Soleil levant avec la Devise, FORTIA NEC SINIT LATERE FACTABA, ce qui signifie, IL ECLAIRE LES BELLES ACTIONS. La Croix ne se donnera ny au service ny à l'ancienneté, mais aux actions de valeur, bien reconnue & non contesté. On examinera la conduite du sujet, en sorte qu'avec une action très-brillante s'il étoit convaicu d'ivrogneries, de Friponneries, ou de quelques vices grossiers capable de deshonorer l'Ordre, au lieu de la Croix, on ne lui donnera qu'une legere gratification sans consequence, d'une autre côté quoique la bonne conduite et la sagesse n'aye point de droit à la Croix sans actions, il est certain qu'elles y conduise puisqu'elle mainent necessairement aux belles actions.
L'examen du sujet se fera devant le Colonel par un Officier Major en présence du Capitaine, des Officiers, des Maréchaux de Logis, Brigadiers ou Sergens de la Compagnie. La Chambrée du dragon ou Soldat y sera aussi appelée, & on lui fera promettre en entrant de dire la verité, s'il s'agit de verifier l'action à recompenser, le Colonel y appellera les Officiers et les Sodats les plus sages de ceux qui s'y seront trouvé. Les actions pour lesquelles on donnera le Croix à ceux qui les ont déjà mérité, ou à ceux qui les mériteront par les suites seront celle d'être monté le premier dans un retranchemens, à l'attaque d'un poste fortifié ou d'un Chateau, d'avoir tué ou pris un ou deux ennemis armée en se defendant, car on ne tiendra point conte des prisonniers qui se rndent sans Armes un Soldat seroit aussi dans le cas de la meriter s'il avoit sauvé la vie au périls de la sienne à son Officier ou à son Camarade blessé, ou envelopé par les ennemis, comme aussi d'avoir soutenue un poste avec un grand danger, d'avoir donné le tems de le secourir, & d'avoir favorisé une retraite en s'exposant pour la Troupe, le Colonel decidera d'autres Actions pareilles dont on ne peut pas faire un état.
Il y aura d'abord trente Croix dans le Régiment qui seront augmenté jusqu'à cinquante suivant la bonté des Sujets qui se trouveront, au surplus il y aura des pensions attaché aux dix premiers, afin de joindre à l'honneur un second objet d'émulation. La première sera par an de ..........36 ll
Ses Pensions seront exactement payés sur les appointements du Colonel tous les trois mois par le Major du régiment sans aucune retenues quelquonques. Tous les Chevaliers une fois reçue, monteront successivement selon leurs rangs d'ancienneté ai ditte pension à moins qu'il ne s'en rendent indigne par leur mauvaise conduite. Tous les Chevaliers pensionnés ou non, se forceront de mériter par de nouvelles actions, et par leur sagesse l'honneur qu'on leurs a fait. S'il arrivoit à un Chevalier de se deshonorer par une bassesse ou par quelques actions indigne d'un honnête homme, il seroit dégradé de l'Ordre et chassé honteusement du Régiment après une rigoureuse punition. Le Dragon ou Soldat qui doit être recu se rendra chez le Colonel ou au lieu que le Colonel lui ordonnera, tous les Officiers du Corps s'y trouveront, il entrera les armes sur le bras gauche, les présentera de bonne grace 1 les posera à terre devant le Colonel qui lui ordonnera de se découvrir, de se mettre à genoux & d'être attentif au serment suivant. Vous jurés que vous vous comporteré en toutes occasions comme un brave Chevalier, et que vous soutiendrai par votre valeur et votre sagesee l'honneur de l'Ordre et du Corps. Vous jurés que vous avertiré votre Colonel et vos Officiers de ce qui viendra à votre connoissance contre le service du Roy dans votre Compagnie, & que vous donneré de bons conseils à vos Camarades. Le Serment lue et le Chevalier ayant juré à tous les Articles de les observer, le Colonel le fera relever luy attachera luy-même la Croix de l'ordre, & l'embrassra ensuite en luy disant souvenez-vous de l'honneur d'un Chevalier, le Capiaine, s'il est présent l'embrassera aussi, le Colonel le louera publiquement le recommandera à tous les Officiers du Corps. Nota, le Chevalier sera toujours recue à la tête de sa Compagnie.
Jean-Louis Vial
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