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ORGANISATION DU CORPS DU
GÉNIE
Depuis 1744 les ingénieurs sont
réunis en un corps directement dépendant du
Roi mais qui n'est pas rattaché au Ministère
de la Guerre sous l'appelation d'Ingénieurs du
Roi.
En 1748 est créée à
Mézière l'école du Génie.
Ce n'est que par l'ordonnance du 8 décembre 1755 que
les ingénieurs sont rattachés à
l'admnistration militaire intégrés pour cela
à l'artillerie et le 5 mai 1758 qu'ils forment une
arme autonome sous le nom de Corps des Ingénieurs ou
du Génie.
La première partie de cette ordonnance
détermine " le nombre, les qualités et les
prérogatives des sujets qui seront admis dans le
corps des ingénieurs: il y aura 300 officiers sous la
dénomination d'ingénieurs ordinaires du Roi
répartis en 20 directeurs des fortifications, 90
ingénieurs en chef et 190 ingénieurs
ordinaires. Les sujets reconnus capables seront
formés à l'école de
Mézières et auront rang de lieutenant en
second avec 700 livres d'appointements, ils y resteront 2
ans et entreront ensuite dans le corps si on les trouve
suffisament instruits. Tout ingénieur aura rang de
lieutenant d'infanterie du jour de la date de son brevet.
"
Les tâches des ingénieurs sont très
diverses:
- chargés des fortfications des places, responsables
de l'élaboration des plans, du contrôle et de
la police des travaux. Vauban restant celui qui aura le plus
marqué par ses réalisations et son influence
les 17ème et 18ème
siècles.
- chargés des fortifications passagères, de la
construction des redoutes, des retranchements, de
l'établissement des ponts de toute nature (ponts de
bois, ponts de bateaux...)
- ingénieurs des sièges: aux commissaires
d'artillerie ils doivent expliquer les emplacements des
batteries, les pièces à y employer. QUINCY
écrivait à ce sujet " Il y a souvent des
difficutés entre le commandant de l'artillerie et
l'ingénieur en chef car celui-çi
prétend être en droit de marquer les lieux ou
l'on doit faire des batteries et que l'autre soutient le
contraire..". Enfin surtout, ce qui ne devait pas être
toujours des plus facile, ils devaient exposer, expliquer et
faire accepter les projets d'attaque des places aux
généraux. A ce propos VAUBAN écrivait
"..la précipitation dans les sièges ne hate
point la prise des places, la recule souvent et ensanglante
la scène."
- ingénieurs géographes, soit qu'ils
précèdent l'armée en tête des
avant-gardes, chargés de la reconnaissance ou qu'ils
dressent les plans des camps, lèvent les
itininéraires des colonnes. Ils sont responsable de
l'établissement des cartes précises des
régions en arrière des armées, outil
indispensable pour bien mener les campagnes et les guerres
suivantes. En 1758 l'ingénieur en chef Berthier,
père du célèbre maréchal
d'empire, avait sous ses ordres des hommes comme: Lhuillier
de la Serre, de Villaret, Roger, Dupain de Montesson,
Viallanez, Soldini, de Mouy ou le chevalier de Marne.
Pendant la guerre de sept ans une quarantaine
d'ingénieurs géographes y compris les
surnuméraires suivaient l'armée. Les
ingénieurs géographe sont réunis
dès1744 sous le ministère de d'Argenson en un
corps rattaché au Dépôt de la Guerre,
mais ils ne prendront l'appellation officielle
d'ingénieurs géographes du Roi qu'en 1769.
Les ingénieurs pouvaient cumuler la solde d'officier
réformé (souvent modeste et inconstament
payée) et celle correspondant à leurs
fonctions. Ils pouvaient aussi gravir les deux
hiérarchies l'une militaire honorifique et qui ne
dépassait pas le grade de capitaine et l'autre dans
le service des ingénieurs.
UNIFORMES
Uniforme des ingénieurs:
Lemau de la Jaisse en 1740 écrit: habit en surtout,
doublure veste, culotte écarlate. Parements bleus,
boutons de cuivre, poches en travers, bas rouges et chapeau
bordé d'or.
L'ordonnance de 1745 prescrit: habit gris, doublé de
même, parements noirs à 3 boutons et
boutonnières, collet noir avec boutons et
boutonnières à chaque extèmité.
Poches en travers à 3 boutons et boutonnières,
bordées d'un galon de la couleur du bouton. Veste
rouge galonnée d'or, avec poches en travers,
bordées de même. Culotte rouge. Chapeau
bordé d'or. Les boutons jaunes et les
boutonnières en galon d'or.
L'ordonnance du 5 mai 1758 article V précise: l'habit
sera de drap bleu de Roi, parement de velour noir, doublure
de serge rouge, veste et culotte rouge. L'habit garnis
jusqu'à la taille de boutons de cuivre dorés,
5 sur chaque poche et autant sur les manches.
Encore une fois l'ordonnance est loin
d'être suivie comme le montre une aquarelle
collée au frontispice de l'ouvrage"Plan de la
bataille de Laffeldt en 23 plans particuliers, 1747" par
J.Berthier et peinte probablement entre 1759 et 1763, qui
permet de décrire ainsi l'uniforme: habit bleu de Roi
doublé de rouge. Revers, parements et doublure
retroussis rouges. Les parements en botte à 3 boutons
et boutonnières d'or. Collet bleu de Roi. Poches
ordinaires ( en travers ) à 3 boutons et
boutonnières d'or. Boutons et boutonnières
d'or sur l'habit, 9 (ou 10) sur le revers dont un à
la pointe supérieure du revers et 3 au dessous
s'arrêtant à la poche. Sur l'habit 3 boutons
sur la taille au niveau des plis de l'habit) et
derrière 3 boutons et boutonnières d'or. Veste
blanche à boutons d'or, patte de poche ordinaire
à 4 boutons. Épaulette d'or sur
l'épaule gauche. Culotte blanche, guêtres
noires. Chapeau noir à galon d'or, cocarde d'or
à ganse blanche. Epée du modèle de
l'infanterie à garde et dragonne dorée.
Equipage du cheval: housse et chaperons rouges bordés
d'un galon or.
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Aquarelle collée au
frontispice de l'ouvrage"Plan de la bataille de
Laffeldt en 23 plans particuliers, 1747" par
J.Berthier (l'uniforme est probablement de la
période 1759-1763)
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Uniforme des sapeurs et des mineurs
Pendant une brève période
les officiers du génie eurent enfin des troupes sous
leurs ordres direct de mars 1759 à février
1760 pour les sapeurs et de mars 1759 à
décembre 1761 pour les mineurs.
D'après l'état militaire de 1760 ils
reçoivent un uniforme distinct: habit bleu de roi
à parements noirs. Doublure, veste et culotte rouge.
Boutons de cuivre doré jusqu'à la taille, cinq
sur chaque poche et autant sur les manches.
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