ROSEN cavalerie 1635 - 1682
ROTTEMBOURG cavalerie 1682 - 1696
ROSEN cavalerie 1696 - 1709
ROTTEMBOURG cavalerie 1709 - 1720
HELMSTADT cavalerie 1720 - 1729
ROSEN cavalerie 1729 - 1749

WURTTEMBERG cavalerie 1749 - 1761

 

En octobre 1635 louis XIII alors engagé contre la Suède, prend à sa solde 16 régiments allemands du Duc Bernhards von Sachsen-Weimar (1604-1639).

Après la mort de ce dernier en 1639, ces régiments passent définitivement au service du roi de France. Parmi ces régiments l'un appartient depuis 1632 à Reinhold de Rosen (1605-1667) , dès lors cette famille va servir la France pendant plus d'un siècle, et lui donnera même un Maréchal de France.


Bernhards von Sachsen-Weimar
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Biographies et Historique régimentaire

Les armoiries de la Maison de Rosen

     Reinhold de Rosen de Grosrropp (1605 -1677) fils de Otto de Rosen seigneur de Grossropp et Moyan et de Catherine Klebeck. Il sert à l'armée du Roi de Suède, il se distingue à la bataille de Lutzen.
A la mort du Roi Gustave, Reinhold de Rosen et ses frères entrent au service du duc Berhard de Saxe Weimar. Après de glorieuse campagnes, le duc de Saxe-Weimar meurt en juillet 1639. Les weimariens passent alors à la solde de la France. A cette occasion Jean lève un nouveau régiment appelé Jung-Rosen, le régiment de son frère Reinhold prend le nom de Alt-Rosen, il se distingue en 1640 à Friedberg et Ziegenhain , en 1642 dans l'évêché de Cologne et sur la Moselle, en 1645 à Mergentheim , en 1647 à Rastadt, Etlingen et Philippsburg.

En juin 1647 la cavalerie Weimarienne qui se plaint de retard de solde et de mauvaises relations entre ses officiers et le maréchal de Turenne menace de se mutiner, Turenne leur dépêche Reinhold de Rosen pour négocier, mais il reste auprès des mutins et Turenne y voyant là une trahison, fait arrêter Reinhold de Rosen, et demande aux weimariens de se soumettre. La pluspart des officiers et des régiments dont celui de Rosen rejoingent Turenne. Ce n'est qu'en 1648 que Reinhold de Rosen sera libèré, reçut par le Roi, fait lieutenant général et nommé à la tête d'un corps de troupe. Entre temps Turenne à suivit la Fronde est c'est contre un Turenne frondeur que Reinhold de Rosen au service du Roi de France se bat à Rethel en 1650. En 1652 Reinhold de Rosen est fait commandant en chef de la Haute et Basse Alsace, il acquiert la seigneurie de Dettwiller où il fera construire un château à partir de 1660, château que Turenne ayant la rancune tenace se fera un devoir de brûler en 1674 . Il meurt dans son château d'Estivillers en juillet 1677.

     Jean de Rosen (1609-1650) est le troisième fils de Otto de Rosen seigneur de Grossropp et Moyan et de Catherine Klebeck c'est frère de Reinhold de Rosen (1605-1667). Jean de Rosen sera fait maréchal de camp. Le 22 janvier 1640 il obtient une commission pour lever un régiment qui prend le nom de Jung Rosen pour le ditinguer de celui de son frère Alt-Rosen. Ce régiment se distingue aux combats de Wolfenbuttel en 1641, de Kempen en 1642, de Tuttlingen et de Fribourg en 1643, aux sièges de Philpsbourg , de Mayence et de Landau en 1644, à Marienthal, Nordlingue et à la prise de Condé , son régiment est détruit et son mestre de camp tué à la bataille de Rethel en 1650. Reinhold de Rosen (1605-1667) son frère lui succède à la tête du régiment le 25 décembre 1650.

     Conrad de Rosen de Kleinropp (1629-1715), marquis de Rosen , troisième fils de Fabien de Rosen (1590-1633) et de Sophie de Mengen. Il sert tout d'abord comme cadet dans les Gardes de la Reine Christine de Suède, condamné après un duel au cours duquel il a tué un capitaine il se réfugie en France. Là Reinhold de Rosen (1605-1667) son parent le fait entrer comme enseigne au régiment de Brinon, il sera y fait ensuite cornette puis lieutenant. Puis il est fait capitaine au régiment Alt-Rosen de son cousin Reinhold (1605 -1677) dont il épouse la fille en 1660. A la mort de son beau-père en 1667 il devient mestre de camp de ce régiment. Mais la paix des Pyrénées en 1668 entraîne la réforme de nombreux régiments dont celui de Rosen. En 1671 il lève un nouveau régiment, il sert alors sous Turenne, il se distingue à la bataille de Seneffe en 1674. Il est fait brigadier en 1675 puis Inspecteur de la Cavalerie la même année. Il sert dans l'armée du prince de Condé il est blessé lors du siège de Cambrai. Promu maréchal de camp en 1678, en 1681 il se converti au catholicisme. Il se démet de son régiment en 1682 au profit de son gendre le comte de Rottembourg.
En 1687 il est fait commandant en Languedoc. Promu lieutenant général en 1688, il est à la tête des troupes envoyées en Irlande porter secours à Jacques II qui le fera maréchal d'Irlande. Il devient mestre de camp général de la cavalerie en 1690, à l'armée de Flandre il est au siège de Mons, puis dans l'armée du maréchal de Luxembourg, il est à la bataille de Neerwinden le 29 juillet 1693 où son fils Georges-Antoine, chevalier de Rosen est tué. Fait maréchal de France le 20 janvier 1703 puis chevalier des Ordres du Roi en 1705. Conrad de Rosen meurt le 3 août 1715 dans son château de Bollwiller en Alsace.

    Nicolas Frédéric (1646-1716), comte de Rottembourg, il est le gendre de Conrad de Rosen (1628-1715). Il succède à son beau-père à la tête du régiment de cavalerie de novembre 1682 à février 1696. Maréchal des camps et armées du Roi, premier chevalier d'honneur du conseil souverain d'Alsace, il meurt le 20 aril 1716 dans sa terre de Mesvaux en Alsace agé de 70 ans.

     Conrad Alexandre (1684-1735) ,comte de Rottembourg fils de Nicolas Frédéric de Rottembourg (1646-1716) et de Anne Jeanne de Rosen de Kleinropp il est donc le neveu de Conrad de Rosen. Il est mestre de camp d'un régiment de cavalerie d'avril 1709 à juin 1720. Maréchal des camps et armées du Roi, gouverneur de Quenoy, meurt à Paris le 4 avril 1735 dans sa 52ème année. Il avait été ministre de Sa Majesté auprès du Roi de Prusse, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire au congrès de Cambray.

     N. Comte d'Helmstadt beau-frère du comte de Rottembourg, il devient meste de camp de cavalerie de juin 1720 à avril 1729.

     Anne-Armand (1711-1749), marquis puis comte de Rosen, comte d'Ettenviller et de Grammont fils de Reinhold Carl (1666-1744) de Rosen. Il sera fait lieutenant général des camps et armées du Roi, mestre de camp d'un régiment de cavalerie allemande en avril 1729 , meurt à Paris le 29 novembre 1749 agé de 38 ans.

A noter qu'un autre membre de la famille de Rosen possède également de 1738 à 1744 un régiment de cavalerie à son nom il s'agit de Eléonor-Félix de Rosen (1713-1741), dit "le Chevalier de Rosen".

Les armoiries de la Maison de Württemberg

     Louis Eugène, Prince de Württemberg (1731-1795) fils de Charles Alexandre (1684-1737), duc de Württemberg et de Maria Augusta Thurn et Taxis, il est le frère cadet de Charles Eugène (1728-1793) duc de Württemberg règnant. En 1742, il entre tout d'abord au service de Frederic II, Roi de Prusse qui le fait colonel au régiment d'infanterie N°41 surnommé le "Wurtembourgeois".
En 1749 il quitte le service de la Prusse pour servir en France ou il devient mestre de camp de cavalerie du régiment ci-devant Rosen cavalerie. En 1762 il épouse la comtesse Sophie Albertine de Beichlingen, dame de cour à la cour saxonne. En 1793 il à déjà 62 ans quand il succède à son frère au Duché de Württemberg, il meurt en 1795.

Mais les Rosen n'en abandonne pas le service du régiment pour autant car c'est Eugène-Octave-Augustin (1737-1775), comte de Rosen, comte de Kleinropp, marquis de Bollwiller, comte de Grammont, qui sert en qualité de colonel en second au régiment de Württemberg. Il est le fils de Anne Armand de Rosen (1711-1749). Il fait avec ce corps toute la guerre d'Allemagne, blessé de deux coups de sabre à l'affaire de Sunderhausen en 1758. Il devient colonel du régiment d'infanterie de La Vieuville en mai 1762 reste colonel de ce régiment qui prend le nom de la province du Dauphiné après la réforme de décembre 1762.

Le régiment sera définitivement réformé en décembre 1761 ou il incorpore Royal Allemand.

 

Uniformes et distinctives

Lémau de la Jaisse 1730-33: Rozen allemand habit blanc, paremens rouges

 

 

L'état Militaire de 1748 donne pour Rosen un habit et manteau gris-blanc, doublure et paremens et revers rouges, fort larges du haut en bas, boutons de drap gris sur bois, buffle à boutons de cuivre, bandoulière étroite de peau jaune, culotte de peau et bonnet de peau d'ours noir; l'équipage jaune, bordé de noir.
Dans l'Etat Général des Troupes Françoises de 1753 il y est précisé à propos du bonnet: un bonnet à la Polonoise avec une peau d'ours noire autour.

Nous lui avons donné une poche en long à quatre boutons que l'on retrouve de façon constante dans toutes les représentations ainsi que quatre boutons sur le parement.

Avait-il des boutonnières ? en tout cas l'Etat Militaire de 1748 n'en fait pas état.

A cette même époque il existe un régiment qui bien qu'appartenant au comte de Pignatelli d'Egmont porte les distinctives et étendarts de son mestre de camp précèdant le Chevalier de Rosen. Il porte un équipage jaune bordé de noir, l'habit est également gris blancs, à parements et revers rouge, toutefois il n'est fait aucun commentaire sur la taille du revers, étaient-ils courts pour se distinguer du régiment de son parent ?

D'après Forthoffer dans le manuscrit de l'inventaire de Bouxwiller on retrouve sous les N° 647, 648, et 649 trois uniformes de ce régiment. Les deux premières planches nous donnent deux habits de cavaliers sous le commandement de Anne Armand, marquis de Rosen la planche 649 reproduit l'uniforme adopté après que le régiment soit passé sous le commandement du prince de Würtemberg (Wirtemberg) avec cette annotation "confectionné en 1751, suivant la dernière mode, à Strasbourg. Pro Nota: le régiment s'appelle à partir de maintenant Würtemberg. Enfin une planche sans numéro de rang donne le buffle de ce régiment.

La planche N°647 donne un uniforme gris-blanc, sans collet, parements et revers rouges. Boutons et boutonnières argent, Poches en long à 4 boutons et boutonnière. Parement à 4 boutons et boutonnières, 7 boutons et boutonnières sur le revers, et 4 boutons et boutonnières sur l'habit sous le revers.

 

 

Dans le manuscrit de Bouxwiller, la planche N°648 donne un uniforme: habit gris-blanc, avec collet et parement rouge (pas de revers sur l'habit) 12 boutons d'argent sur l'habit, 4 sur les poches en long et 4 sur le parement. Sur l'épaule droite une épaulette avec éguillette rouge jaune et noires mêlées. Sur l'épaule gauche une épaulette blanche.

Il peut s'agir d'un petit uniforme, toutefois sa datation est difficile.

 

D'après le manuscrit de Bouxwiller La planche N°649 indique "confectionné en 1751, suivant la dernière mode à Strasbourg. Pro Nota: le régiment s'appel à partir de maintenant Würtemberg". Et l'uniforme se décrit ainsi:
Habit gris blanc, revers, parements et retroussis rouges, collet blanc avec panne de tissu rouge au milieu du cou et petit bouton et boutonnière blanche. 4 boutons et boutonnières sur le parement, poches en long à 4 boutons et boutonnières sur la patte de poche seulement. 4 boutons dans les plis de l'habit derrière. 6 boutons et boutonnière de deux en deux sur le revers et un boutons et boutonnières dans le haut du revers. 4 boutons et boutonnières sur l'habit sous le revers. Épaulettes à carreaus et franges vertes et violettes.

Une planche sans numéro nous montre un buffle ocre sans boutons, fermant par des agraffes, petit collet avec panne de tissu rouge et petit bouton or, petit parement rouge à la marinière avec 2 boutons de cuivre sur le parement et un au dessus, le buffle bordé d'un galon rouge.

Nous lui avons donné le plastron d'acier bruni et un équipage conforme au règlement à fond bleu avec un galon à carreaux verts et violets que l'on retrouve bien dans les couleurs de l'épaulette du manuscrit de Bouxwiller. Ainsi qu'un bonnet d'ourson noir.
C'est très probablement la tenue du régiment durant la Guerre de Sept Ans.

L'existence de cet uniforme est confirmé par un portrait du baron von Gohr, officier au régiment de Rosen cavalerie tiré de l'ouvrage de René Chartrand et Eugène Leliepvre de la série Men-at-arms: habit gris blanc , revers, parements rouges, collet blanc avec une petite patte rouge avec boutons et boutonnières blanches. Plastron noir à garniture rouge bordé d'argent, bonnet de poil noir cordon blanc et pompon argent.

 

Dans le numéro 77 de juin 1993 de la revue Tradition, Michel Pétard nous donne une très complète étude du cavalier de Nassau Sarrebruck en 1758 d'après un tableau de l'époque, mais ce qui nous intéresse ici se trouve au second plan et bien que que beaucoup moins précis que le cavalier de Nassau Sarrebruck il s'agit bien d'un cavalier du régiment de Würtemberg, coiffé de son bonnet d'ourson. Il porte un habit gris avec parements, revers et collet rouge, probables retroussis rouges en arrière sur le manteau, boutons argent, culotte ocre et manchette de botte blanche. L'équipage est bleu à galon argent, ce qui indique que nous avons sans doute à faire à un maréchal des logis.

Les Etats Militaires de 1758-1759-1760 ainsi que La Chesnaye dans son dictionnaire Militaire de 1759 donnent pour Wirtemberg: habit gris blanc, doublure, parements et revers rouges. Boutons blancs à paillettes diamantées. Galon à carreaux violets et verds en laine.

A noter que Susane dans son " Histoire de la cavalerie française" écrit, sans citer de source : vers 1745 équipage jaune bordé de noir, sous les Rottembourg, équipage rouge et en 1750 sous le Prince de Wurtemberg, équipage jaune avec un galon à carreaux verts et violets.

Uniformes des timbaliers et trompettes

Livrée de la Maison de Rosen: si l'on suit le choix héraldique on serait tenté de proposer une livrée à fond jaune et galon rouge, mais d'un autre côté l'Etat Militaire de 1748 donne au régiment de Rosen un équipage jaune, bordé de noir. Le fond jaune de la livrée est donc très probable, reste la couleur du galon de livrée ; noir comme l'équipage ou le rouge des armoiries ?.

Livrée des ducs de Wirtemberg (Württemberg) d'après Beneton 1739 p 135 : livrée à fond jaune bordée d'un galon mèlé de noir et de jaune. 

Etendarts

M.E. Lehr dans une notice sur la famille de Rosen publiée en 1864 écrit a propos du régiment de Rienhold de Rosen au cours de la Guerre de Trente Ans" ... Rosen fit mettre dans ses étendarts, une tour qui tombait en ruine sur un rosier qu'elle n'empêchait cependant pas de fleurir, avec ces mots " MALGRE LA TOUR, LES ROSES FLEURIRONT ", faisant allusion aux armes de l'un et de l'autre."

Etendart du regiment de Rosen cavalerie (reconstitution)

Lemau de la Jaisse en 1730 est bref pour Rosen: 6 étendarts jaunes, soleil d'or et franges d'or, le dessin qui l'accompagne montre un avers chargé du soleil royal.
Toujours Lemau de la Jaisse dans l'Abrégé de 1740 est plus précis: 6 étendarts de soie jaune, soleil et devise du Roi en or et aux quatres coins trophées d'armes et le quarré brodé en argent, le revers brodé de même et au milieu est un rosier fleuri en soie et ces mots au dessus " FLORES CUM IN ARMIS ", brodé et frangé d'or. Description reprise par J.V.B. dans l'Etat Général des Troupes de 1748.

Ces descriptions sont à rapprocher de celles faites pour l'autre régiment appartenant à la Maison de Rosen.

 Jean-Louis Vial