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DIESBACH 1721-1792 par André Jouineau & Jean-Louis Vial Origine et historique Régiment suisse levé par la capitulation du 1er janvier 1690 par Jean Baptiste (1646-1702) chevalier de Salis-Soglio qui servait jusqu'alors en qualité de lieutenant colonel dans le régiment de Jeune Stuppa, le chevalier de Salis-Soglio est tué durant le siège d'Ath en 1702. Le régiment passe alors à Jean Rodolphe (1652-1715) de May jusqu'en mars 1715 où lui succède Amy (1649-1721) de Buisson. Enfin en 1721 il passe dans la famille de Diesbach où il restera jusqu'à la Révolution. François Philippe, comte de Diesbach de Steinbrugg, maréchal de camp en est colonel depuis le 4 janvier 1721 jusqu'en août 1764 où lui succède François Joseph Romain, baron de Diesbach de Belleroche. Puis François Philippe Ladislas de Diesbach Belleroche de 1785 à janvier 1792 et enfin Antoine Rodophe de Diesbach jusquà la dissolution du régiment en septembre 1792. Sa filiation se retrouvera ensuite au travers de la 85me demi-brigade puis du 85me régiment d'infanterie de ligne. Ce régiment est à 2 bataillons. En 1759 il occupe le 90.ème rang de l'infanterie française. Biographie et armoiries Au 1 et 4, parti de gueules et
d'argent au croissant de l'un en l'autre ; au 2 et
3 de sable à la bande vivrée d'or
accostée de deux lions du même,
lampassés de gueules. La famille de Diesbach fournira de nombreux officiers aux armées de l'Europe entière. Ainsi on les retrouve au service de la France, de la Hollande, du Piemont, de la Pologne...
François Philippe (1682-1764), comte de Diesbach-Steinbrugg, est le fils de Jean-Frédéric de Diesbach et d'Elisabeth von Steinbrugg. Il entre comme cadet au régiment
des Gardes Suisses en1697, puis en 1700 il est au
régiment de Vieux Stuppa où il est
successivement lieutenant puis aide-major. En 1701 il est
capitaine commandant au régiment de Brendlé.
Le 15 septembre 1702 il est autorisé à lever
une compagnie au régiment de Pfyffer, puis il est
nommé en 1709 commandant du second bataillon du
régiment de Pfyffer et lieutenant-colonel de
même régiment le 26 mars1713.
François Joseph Romain (1716-1786), 1er comte et
3me baron de Diesbach Belleroche , il est le fils de
Nicolas, baron de Diesbach Belleroche, et de Barbe de
Lanthen-Heid. Il sert en qualité d'enseigne au
régiment de Diesbach en1731, sous-lieutenant en 1732,
il passe capitaine au régiment de Besenval en 1734
puis de nouveau au régiment de Diesbach toujours
comme capitaine d'une compagnie en 1738, promu major de ce
même régiment en 1743. François Philippe Ladislas (1747-1822) ,comte de Diesbach Belleroche , il est le fils de Romain, comte de Diesbach Belleroche, et de Marie-Thérèse de Mullet de La Lague. Il entre comme sous-lieutenant au
régiment de Diesbach en 1764, il en devient
second-lieutenant en 1770, aide-major en 1778, major en
1780, lieutenant-colonel en 1783, colonel,
colonel-propriétaire du régiment de Diesbach
en 1785, il démissionne en janvier 1792,
otage-prisonnier au château de Chillon en 1798, Anton
Rudolf (1734-1797), baron von Diesbach, fils de
Niklaus-Albrecht von Diesbach et de Salomé
Tillier. Note: les informations bibliographiques sont tirées du site de M.Diesbach de Bellorche qui a très gentiment accepté que je les utilise. Uniformes et distinctives La Chesnaye 1759 : habit rouge garance. Collet, parements et veste bleus. Boutons blancs, pattes ordinaires mais plus longues que hautes, garnies de quatre boutons et boutonnières bleus, trois sur la manche, et onze sur l'habit jusqu'à la poche, veste ornée d'un galon blanc ainsi que la poche. Onze agréments de chaque côté de la veste et quatre sur la poche. En mai1764 parait une ordonnance qui fixe la nouvelle tenue du régiment, elle changera plus jusquà la Révolution: habit rouge, collet et revers bleu céleste, doublure blanche, veste et culotte en drap blanc, col noir, poches en travers garnies de trois boutons, trois petits sur le parement, sept petits sur le revers, trois gros en dessous ; boutons blancs unis collés et mastiqués sur bois; chapeau tricorne bordé d'un galon blanc. ![]() Description de l'Etat Militaire de Roussel et Montandre de 1772 Musiciens Sujet difficile que celui de la tenue des
fifres et tambours des régiments sous l'Ancien
Régime et plus encore pour les régiments
étrangers. Pas de couleurs connues. Drapeaux Si souvent l'on manque de documents pour la description des drapeaux, ici c'est la quantité de sources qui rend l'interprétation difficile. Manifestement Lemau dans sa Carte générale du militaire de France de 1730-1733 s'est trompé le drapeau décrit correspond au drapeau du régiment de Castella dont deux exemplaires sont conservé en Suisse. ![]() Lemau 1730-33 Tous les états militaires suivants de Lemau de la Jaisse depuis 1741, JVB en 1748, ... reprennent la description d'un drapeau à flammes : rouge, bleu , jaune et noir avec la devise qui apparait " Fidelitate et Honore" . Dans l'ouvrage de M.Rochat Les drapeaux flammés Suisses: on trouve un tableau daté de 1756 peint par Hauwiller. A l'arrière plan est représenté le drapeau d'ordonnance du régiment avec dans les quartiers 5 flammes: noir, jaune, rouge, jaune, noir et la croix blanche chargée de la devise en or "FIDELITATE ET HONORE " en lettres de type capitale d'imprimerie. Le drapeau de la colonelle est blanc, semé de fleurs de lys d'or, et croix blanche, devise en lettres d'or "FIDELITATE ET HONORE " reprise sur le bras horizontal et le bras vertical de la croix. Dans l'ouvrage de M.Rochat (lien) on trouve un tableau daté de 1756 peint par Hauwiller. A l'arrière plan est représenté le drapeau d'ordonnance du régiment avec dans les quartiers 5 flammes: noir, jaune, rouge, jaune, noir et la croix blanche chargée de la devise en or "FIDELITATE ET HONORE " en lettres de type capitale d'imprimerie. A noter encore que le recueil de 1757 ne met pas de semis de fleurs de lis d'or ni de devise au drapeau colonel qui est blanc et est à 5 flammes: noir, jaune, rouge, jaune, noir et croix blanche mais également sans la devise. Enfin il est à remarquer que l'on retrouve sur le tableau de Chaligny et dans le Manuscrit de 1776 une devise peinte en écriture cursive. Le drapeau de la colonelle est blanc, les flammes marquées par des piqures. Parfois décrit avec des quartiers semés de fleurs de lys d'or, et croix blanche, et avec ou sans la devise en lettres d'or "FIDELITATE ET HONORE " reprise sur le bras horizontal et le bras vertical de la croix. Guerre de Succession de Pologne 1734-1736 En octobre 1735 il se joint à l'armée de la Moselle. Ses grenadiers se distinguent au combat de Klausen. En janvier 1737 le régiment est réduit à deux bataillons. Il tient garnison à Thionville. Guerre de Succession d'Autriche 1741-1748 Pendant les campagnes de 1741 et 1742 Diesbach reste au camp de Dunkerque. En septembre 1743 ses effectifs sont augmentés et il passe à 3 bataillons. En 1744 il est pour faire partie du petit corps expéditionnaire destin à passer en Ecosse pour soutenir Jacques II, cette expédition n'aura pas de suites. Le régiment sert ensuite au sièges de Furnes. En 1745 le régiment participe au siège de Tournay et à la bataille de Fontenoy qui suivit.. Il sert ensuite aux sièges de Audenarde, Temonde et Ath. Il prend ses quartiers d'hiver 1745 à Grammont. En 1746 il sert au siège de Bruxelles puis Mons, Namur. Le 1746 il est à a bataille de Raucoux ou il n'est pas engagé. En juin 1747 une compagnie de volontaires du régiment sous les ordres du capitaine Desbarres soutenue par une compagnie du régiment de Piemont, se distingue aux combats de l'abbaye de Rosenthal près du pont de Walemmes. Le capitaine Desbarres y sera tué. Mais c'est au cours de la bataille de Lawfeld que le régiment se distingue particulièrement. Service durant la Guerre de Sept Ans 1756-1763 Depuis l'ordonnance du 1er avril 1756 les régiments suisses sont à 2 bataillons de 6 compagnies et la compagnie de 120 hommes y compris les officiers. Chaque compagnie comprend 1 capitaine, 1 capitaine lieutenant, 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 1 enseigne, 3 sergents, 1 fourrier, 1 porte enseigne, 1 capitaine d'arme, 1 prévôt, 4 caporaux, 4 ansepessades, 100 fusiliers y compris les fifres et les tambours. En 1757 le régiment sert en Allemagne avec l'armée du prince de Soubise où il se distingue lors de la bataille de Rossbach, il y est avec le régiment suisse Planta un des seuls régiments à rester sur le champ de bataille pour protèger la retraite de l'armée. Il prend ses quartiers d'hiver 1757-58 dans le comté de Hanau. En avril 1758 près de Dusseldorf, le 23 juillet 1758 à l'affaire de Sunderhausen avec un autre régiment contre des chasseurs hanovriens. Participe à la prise de Cassel, à la progression en Hesse (Lutzelberg). Il prend ses quartiers d'hiver 1758-59 dans les environs de Francfort. En 1759 il est aux batailles de Bergen et de Minden. En 1760 à la bataille de Corbach ou il charge l'ennemi avec les régiments Du Roi et Navarre. Il est au combat de Warbourg, le 21 mars 1761 à l'affaire de Grumberg, en août 1762 participe à la défense des retranchements de Melsungen sur la Fulde. en septembre 1762 attaque du château d'Arembourg.
André Jouineau Jean-Louis Vial
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